Le Royaume-Uni réfléchit actuellement à la prolongation de la garantie de dette de 858 millions d’euros (1 milliard de dollars) selon des informations relayées par Bloomberg.

Le montant fait partie de la contribution d’environ 1,5 milliard d’euros du Royaume-Uni au Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) conclu en 2021, à l’occasion de la COP26 à Glasgow, en Écosse. Ce partenariat réunit l’Afrique du Sud et le Groupe des partenaires internationaux (GPI), composé de pays développés tels que l’Union européenne, le Canada, la France, le Japon et le Royaume-Uni.

Discussion autour du maintien

Selon les détails fournis par le média économique, la garantie approuvée en 2023 devrait arriver à échéance en fin d’année, alors même qu’elle n’a pas été utilisée par les autorités sud-africaines. 

« Nous sommes actuellement en discussions avec nos partenaires pour explorer les options permettant de maintenir notre engagement envers les efforts de décarbonation de l’Afrique du Sud au-delà de cette date », a déclaré le Bureau britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO).

Cette annonce intervient alors que le JETP sud-africain a déjà perdu le soutien des USA en mars dernier, après le retour à la Maison-Blanche du président Donald Trump qui a revu les engagements climatiques du pays.

Le financement total de la première puissance économique mondiale était évalué à 874 millions d’euros (1,02 milliard de dollars).

Des enjeux importants   

Avec le retrait des États-Unis du partenariat, l’engagement du Royaume-Uni apparaît plus crucial que jamais pour l’Afrique du Sud. Londres est en effet le principal contributeur du GPI qui devait mobiliser, sur trois à cinq ans, 7,2 milliards d’euros (8,5 milliards de dollars) fournis par des banques publiques et institutions de financement du développement.

Avec leur financement qui comprend outre la garantie de dette, une subvention, une assistance technique et un partenariat à 428 millions d’euros, le Royaume-Uni dépasse les contributions de la France (1 milliard de dollars) et de l’Allemagne (968 millions de dollars), qui ont déjà toutes deux débloqué des prêts concessionnels en faveur du Trésor sud-africain dans le cadre du partenariat, selon Bloomberg.

Pour Pretoria, les enjeux financiers sont considérables. Le gouvernement reconnaît l’urgence de décarboner une économie encore dépendante du charbon pour près de 75 % de sa production électrique, mais insiste sur la nécessité de financements massifs pour réussir cette transition.

Les autorités sud-africaines estiment d’ailleurs le coût d’une transition énergétique juste à 74,2 milliards d’euros, soit plus de dix fois le montant initial promis par le GPI.

En finir avec le charbon

En attendant, une éventuelle prolongation de la garantie britannique, l’Afrique du Sud poursuit néanmoins ses efforts pour réduire progressivement sa dépendance au charbon. Dans le pays, le secteur privé porte notamment l’ajout de nouvelles capacités en énergies renouvelables avec des producteurs indépendants d’électricité (IPP) dans des projets éoliens et solaires.

D’après les données de l’Autorité nationale de régulation de l’énergie (NERSA), plus de 4 100 MW de nouvelles capacités privées ont ainsi été enregistrés au premier semestre 2025, soit une hausse de 208% en glissement annuel. Sur le plan réglementaire, les autorités ont révisé en octobre dernier une feuille de route qui augmente la contribution des énergies renouvelables au parc énergétique.

Ce Plan intégré des ressources énergétiques (Integrated Resource Plan-IRP) nécessitera un investissement total de 112 milliards d’euros (2 230 milliards de rands d’investissements). Il prévoit d’ajouter 105 000 MW de nouvelles capacités de production d’ici 2039.