l’essentiel
En mission au bout du monde, Pierre n’a pas pour autant abandonné sa passion pour le TFC, dont il arbore fièrement les couleurs sur la glace de l’Antarctique.

À la station Dumont d’Urville, base scientifique française située sur l’île des Pétrels, en Antarctique, Pierre croise autant de pingouins que d’êtres humains. À quelques mois de la retraite, il termine sa carrière par une dernière mission en Terre Adélie, où il est arrivé en décembre 2024 et a passé l’hivernage « coupé du monde depuis le départ du bateau l’Astrolabe en février. » Ces derniers jours, le bateau est repassé pour une partie de la relève, emportant une douzaine des 23 membres qui composait la mission : « Ça fait un choc après avoir vécu 9 mois en isolement complet. La séparation est un peu dure car des liens se sont créés », glisse Pierre par e-mail.

À lire aussi :
DOSSIER TFC. « Toute l’équipe est mobilisée »… Comment Toulouse a fait des touches longues une arme offensive majeure

Les communications sont possibles depuis la base grâce à un accès internet par satellite, « qui permet aux quelques fans de sport de suivre de temps en temps des matches de foot ou de rugby. » Et pour Pierre, c’est avant tout le TFC, passion qu’il arrose depuis les années 1970 et les matchs de ce qui était encore l’UST, auxquels l’emmenait son père, et qu’il transmet aujourd’hui à son fils qui l’accompagne au Stadium.

Toulouse, à 16 459 kilomètres…

Toulouse, à 16 459 kilomètres…
DR. P.A. – P.A.

Pour suivre les résultats à la station Dumont d’Urville, qui affiche un décalage horaire de neuf heures avec la France, on se lève tôt, « ou organise des séances de replay en essayant de ne pas se spoiler le résultat. » Bien sûr, tout le monde n’est pas supporter du Tef : « Ça permet de se chambrer amicalement avec les Bretons ou les Lyonnais selon les résultats… »

« Charlie Cresswell a l’air d’être un sacré joueur »

Ces derniers jours, alors que l’Astrolabe a déposé sur la glace la moitié de l’équipe hivernante 2026, l’accès internet était trop limité pour suivre le foot, mais Pierre a été « ravi d’apprendre le bon point pris à Marseille » samedi dernier (2-2). De loin, il observe une équipe qui lui semble en progrès. « Ça avance doucement mais ça s’améliore à tous les niveaux. Et Charlie Cresswell a l’air d’être un sacré joueur, que je ne verrai sans doute pas beaucoup car il ne restera pas longtemps à Toulouse », prédit-il à propos de l’Anglais, effectivement très convoité par de grandes équipes européennes.

Pierre a vécu un an en Antarctique pour une mission météo

Pierre a vécu un an en Antarctique pour une mission météo
DR. P.A. – P.A.

La Ville rose, Pierre la retrouvera pour sa part après Noël et un an passé loin de tout, ou presque, « un rêve » qu’il poursuivait depuis très longtemps. On lui demande si ce n’est pas trop difficile de vivre sur un triangle de glace pendant si longtemps : « Personnellement, je trouve que vivre une année coupé du monde et de ses problèmes est très reposant mentalement. Certains le vivent différemment… Bon, je retrouverai avec grand plaisir quand même les matches au Stadium. »