Il y a ceux qui envoient juste un CV, parfois mal mis en page, et il y a Thibaud Le Gal. Cet étudiant en master Management de l’innovation et de la créativité (Mic), à l’Université de Strasbourg, a eu une drôle d’idée. Pour envoyer sa candidature à une offre de stage publiée par Decathlon, il a couru près de 20 kilomètres afin de dessiner le logo de l’entreprise française !
« Je pars du principe qu’au vu de mes études, je dois prouver que je sais innover dès le premier instant », sourit le jeune homme de 22 ans. « L’an dernier, j’avais déjà obtenu un stage de quatre mois en sortant du lot. C’était pour une agence qui s’appelle »Citron » et je leur avais envoyé mon CV sur une bouteille de Pulco ! Sur l’étiquette, à la place des ingrédients, il y avait par exemple mes compétences. Ca avait marché !
Cette fois, le natif de Vannes (Morbihan) a donc eu une idée nettement plus sportive. « J’ai eu l’idée tout seul mais je me suis inspiré des »Strava Art ». En 2024, je me souviens que deux Français avaient par exemple dessiné les anneaux olympiques à vélo. » En pédalant précisément 2196 kilomètres de la Normandie à la Champagne, en passant par l’Ile-de-France, la Bourgogne et le Val de Loire.
Le parcours n’a pas toujours été simple pour Thibaud Le Gal. Photo DR
« J’avais le GPS dans la main »
Thibaud Le Gal, lui, est resté à Strasbourg début octobre. « J’ai tout simplement décalqué le logo de Decathlon sur le plan de Strasbourg et après, j’ai ouvert Strava et cherché le meilleur parcours possible », détaille cet habitué de la course à pied, qui a bouclé plusieurs triathlons. Il ne lui restait alors plus qu’à faire l’effort, sur 19,20 kilomètres dans les rues de la capitale alsacienne. Pas forcément simple.
« J’avais le GPS dans la main, je devais gérer parfois les feux de circulation, je me suis retrouvé dans des impasses… », énumère celui qui a quand même bouclé l’affaire en 1h22’54, soit à un très joli rythme de 4’19 le kilomètre. Avec des passages un peu partout dans la capitale alsacienne. De façon donc à former ce logo aux allures de « montagne, voile, vague, ou même les battements du coeur », comme le définit, non sans poésie, la marque.
Un refus… avant l’avalanche de propositions
Sauf que le groupe d’équipements sportifs n’a pas vraiment été sensible à l’initiative. « Une semaine après avoir envoyé ma candidature, j’ai reçu un mail de refus qui me semblait automatique », relate-t-il encore, sans en être déçu. Car son dossier a depuis rebondi.
Grâce à la publication, sur le réseau social LinkedIn, de son petit exploit. « Je voulais juste montrer ce que j’avais fait et, pour d’autres entreprises, ce que j’étais capable de trouver. Ca a fait 8000 likes ! », s’amuse encore le jeune homme qui a reçu depuis « vingt-cinq propositions de stage ». Dont des appels de… Decathlon. « On est en pourparlers au sujet de stages. On verra si j’y vais car j’ai d’autres pistes très intéressantes. »
Avant de choisir son stage de fin d’études, prévu à partir de février, Thibaud Le Gal s’est remis à courir régulièrement. Sans former de « Strava Art ». Mais il doit déjà penser à d’autres idées pour la suite… « Ce n’était que pour un stage, il va falloir que je fasse encore plus fort quand je candidaterai pour un travail ! », conclut-il.