Fédérant désormais une dizaine de membres, l’association L’Eclisse a été fondée dans l’objectif que la Loire ne manque pas l’organisation d’une grande célébration populaire en 2027 du bicentenaire du premier chemin de fer d’Europe Continentale. Au-delà d’une commémoration visant une « portée nationale », il s’agit d’ancrer dans les consciences le fait qu’hors Albion, cette première ligne de train a été créée en 1827 en reliant Saint-Etienne à Andrézieux-Bouthéon.
Le nouveau panneau pédagogique posé il y a un peu plus d’un mois par la ville de Saint-Etienne sur la voie verte épousant la fameuse première ligne de chemin de fer. Photo transmise par l’Eclisse.
Ils ne se contenteront pas de tomber dans le panneau. Ce n’est là qu’un début symbolique de leur train en marche, assure l’Eclisse mais fallait-il encore qu’il y en ait un. Un nouveau panneau pédagogique, succédant à un prédécesseur plus qu’altéré par le temps et les humains, est en place depuis fin octobre en bordure de la voie verte au niveau du 26, de la rue Jean-Neyret à Saint-Etienne. Là-bas, aux abords sud du Technopôle, non loin de Geoffroy-Guichard, cette voie verte avec encore des rails au sol épouse le parcours de la première ligne de chemin de fer créée en 1827 en Europe Continentale (le pour l’époque déjà très industrialisé Royaume-Uni étant parti sur les chapeaux de roue), reliant Saint-Etienne à Andrézieux-Bouthéon.
De quoi acheminer du charbon vers la Loire, le fleuve, via des voitures tirées par des chevaux dans un premier temps. L’initiation d’un réseau exponentielle croisée avec l’industrialisation d’un pays dans laquelle la région stéphanoise fut un des acteurs de premier plan. Tout le monde connaît la suite. Dans l’objectif d’organiser en partenariat espéré avec un maximum de collectivités, l’Etat et la SNCF, que l’Eclisse a été créée en décembre 2023. Elle fédère une dizaine d’associations d’Histoire et / ou patrimoniales, parfois spécialisée dans le rail, pour la plupart locales. Nous avions consacré un long article au lancement de cette initiative à la suite de sa présentation à Saint-Etienne en septembre 2024. Il faut dire qu’elle ne manque pas d’ambition.
L’Ecole des Mines, peut-être la SNCF associés
Lithographie parue en 1836 et issue d’un dessin d’après nature du premier chemin de fer français ouvert en 1827 entre Saint-Etienne et Andrézieux. En arrière-plan, sur l’autre rive, le village de Saint-Rambert. Par Auguste Victor Deroy (artiste) et Charles Motte (lithographe)
Qu’en est-il 15 mois plus tard ? « Forcément le contexte local, celle des finances publiques ou encore les Municipales à venir en mars 2026 ne facilitent pas – et c’est compréhensible – un engagement immédiat et massif des collectivités locales pour nous accompagner. Mais il y a eu des avancées, et nous continuons à discuter. Enfin, nous n’avons renoncé à rien et nos ambitions (lire notre encadré ci-dessous) restent intactes, voire s’enrichissent », indique à If Saint-Etienne, le nouveau président de L’Eclisse Jean-Paul Fournier. Cela qu’il s’agisse d’organiser une grande fête populaire, d’améliorer considérablement la visibilité « patrimoniale », donc la conscience de ce « fait d’armes » stéphanois, motif de fierté qui devrait être davantage connu, reconnu partout, à commencer par les Ligériens eux-mêmes.
Il y a eu des avancées, et nous continuons à discuter.
Depuis septembre 2024, selon l’Eclisse, trois nouvelles associations l’ont rejointe – Horizons (Gier), Histoire et patrimoine Villars, Rails et Histoire (échelle nationale) – alors que l’Ecole des Mines de Saint-Etienne (et donc son prestige, son réseau) s’est aussi ajoutée. Les discussions avec le Département, la Région se poursuivent. Avec la direction de la SNCF, elles ont été initiées il y a un peu -Jean Castex son nouveau président, devrait être personnellement sollicité – et les premiers retours sont positifs, comme avec Andrézieux-Bouthéon qui accueille l’expérience numérique et immersive L’Aventure du rail (actuellement fermé, ce jusqu’en avril).
Mais c’est donc avec la Ville de Saint-Etienne que l’Eclisse a pu concrétiser une première demande et donc ce panneau plus qualitatif – fond comme forme – le long de la voie verte payé par la municipalité. D’autres panneaux devraient bientôt suivre en entrée de ville, à la vue des automobilistes du côté d’Auchan Monthieu et aussi de Steel au square du 1er Train.
Les projets espérés et listés à ce stade par l’Eclisse
Question « patrimoine » et visibilité
• Pose de panneaux à l’entrée de la ville (Pont de l’Ane), et vers le Stade. Monument représentant quatre trémies et un cheval.
• Panneau ou fresque sur le futur Technicentre pour les voyageurs arrivant par le train.
• Pose de panneaux sur l’A72 près de la Fouillouse (DDE).
• Baptiser la voie verte : Voie Beaunier.
• Parcours jalonné entre Pont de l’Ane et Terrasse.
• Le square du « premier train » à rebaptiser « square des premiers chemins de fer » avec panneaux explicatifs.
• Mettre en place une copie du buste de Beaunier près de la Gare ou à Pont de l’Ane.
• Mise en valeur des vestiges notamment le Pont du Bois Monzil et le batiment de la machine du plan incliné de Biesse.
Pour la commémoration
• Exposition de matériel ancien en gare de Châteaucreux (SNCF).
• Circulation de trains à vapeur, et de matériels anciens.
• Circulation de la réplique de la locomotive de Marc Seguin près de la rue Necker (tracé initial).
• Village ferroviaire en centre-ville : exposition de modélisme, présence de stands des chemins de fer touristiques, éditeurs ferroviaires, communes, conférences…
• Décoration d’un tramway aux couleurs du bicentenaire. Circulation du vieux tramway J74.
• Animations au musée de la Mine, au musée de la STAS…
• Edition de médaille commémorative et de documents Philatéliques.
• Décoration d’une locomotive SNCF à cette occasion.
• Apposition d’un logo sur les rames TGV à l’image de ce qui a été fait pour les JO de 2024. Les rames TER de la région AURA pourraient véhiculer un message similaire.