Publié le
4 déc. 2025 à 17h43
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné le mardi 25 novembre 2025 un automobiliste de Marseille (Bouches-du-Rhône) à huit mois de prison avec sursis pour avoir commis plusieurs délits au volant de son véhicule à Goven (Ille-et-Vilaine) et à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).
Un homme de Marseille contrôlé à 193 km/h entre Rennes et Redon avec sa Mercedes
Le 30 avril 2023, le prévenu a été contrôlé à 193 km/h au lieu de 110 km/h au volant d’une Mercedes sur la route entre Rennes et Redon, à hauteur de Goven.
Les gendarmes l’ont alors intercepté et tenté de le faire « sortir » de la 2×2 voies, mais le jeune homme de 20 ans s’était directement « réengagé » sur l’axe pour leur échapper.
S’en était suivie une « course-poursuite » de « huit kilomètres » pendant laquelle le prévenu avait traversé des « zones avec des piétons » sans jamais « ralentir », malgré le « gyrophare » et la sirène « deux tons » des gendarmes, a-t-il été rappelé au cours de l’audience publique. Les militaires avaient d’ailleurs dû abandonner la poursuite.
Le lendemain, c’est cette fois-ci un gendarme en « repos » qui avait croisé la route du prévenu : alors qu’il effectuait un « dépassement » sur une autre 2×2 voies, entre Rennes et Nantes (Loire-Atlantique), il avait vu la Mercedes du jeune Marseillais arriver à « vive allure » derrière lui, se « coller à son pare-chocs arrière » et lui faire des « appels de phare ». Le gendarme avait dû se « rabattre » pour « éviter un accident ».
« Le permis, ce n’est pas pour faire joli »
Il avait alors « signalé » le véhicule à ses collègues pour qu’ils puissent l’interpeller, mais le prévenu avait de nouveau refusé d’obtempérer et une nouvelle course-poursuite de « deux kilomètres » cette fois-ci s’était engagée, là encore sans que les gendarmes ne parviennent à l’arrêter.
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Le jeune homme avait finalement été interpellé à Marseille le 8 août 2023 lors d’un contrôle routier : les policiers avaient découvert qu’il figurait au Fichier des personnes recherchées (FPR) et qu’il n’était pas titulaire du permis de conduire.
Devant le tribunal correctionnel de Rennes, le prévenu a reconnu les faits. « J’étais jeune », a-t-il tenté de justifier. Celui qui travaillait comme « maçon » à l’époque des faits a expliqué avoir refusé de s’arrêter à Goven car il se rendait au « mariage de son frère » et « craignait de rater la suite ».
Mais la course-poursuite n’avait duré selon lui que « trois ou quatre minutes ». « Vous avez conscience d’avoir mis en danger des personnes ? », lui a demandé le président du tribunal. « Oui », a répondu le prévenu.
Reste que « le permis, ce n’est pas pour faire joli », l’a tancé la procureure. « On ne peut pas considérer qu’on sait conduire en s’assurant simplement de savoir tourner le volant et passer les vitesses. »
Six mois de prison
La peine « doit être d’une sévérité importante » car les faits ont été commis à « vingt-quatre heures d’intervalle », a-t-elle estimé. Elle a donc requis une interdiction de conduire tout véhicule à moteur pendant deux ans à l’encontre du prévenu et une amende de 10 € par jour pendant trois mois à régler au Trésor public.
L’avocat du prévenu, Me Frédéric Coffano, a fait valoir que son client – déjà condamné à cinq reprises et actuellement mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs – « parle aujourd’hui avec un peu plus de maturité » que par le passé.
Mais le tribunal est finalement allé au-delà des réquisitions du parquet : le prévenu a écopé de huit mois de prison avec sursis et d’une interdiction de se voir délivrer un permis de conduire pendant deux ans.
Il devra également verser 300 € de dommages et intérêts au gendarme qu’il avait voulu dépasser sur la 2×2 voies Rennes-Nantes.
Sa Mercedes – en réalité « louée sur Snapchat » – n’a en revanche pas été confisquée.
RB et GF (PressPepper)
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