La décision est enfin tombée. Israël participera à la prochaine édition du concours Eurovision de la chanson qui se tiendra du 12 au 16 mai à Vienne (Autriche). Ainsi en ont diffusé les diffuseurs membres de l’Union européenne de radiotélévision (UER) réunis ces jeudi et vendredi à Genève (Suisse) pour l’assemblée générale de l’organisation.
L’UER a soumis à un vote à bulletin secret l’approbation du nouveau règlement proposé le mois dernier. Celui-ci a été validé par 738 voix pour, 264 contre et 120 abstentions, sur un total de 1.122 votants rapporte le site 20minutos.es. La question du maintien d’Israël dans la compétition n’a pas donné lieu à un nouveau scrutin.
Citée dans un communiqué, Delphine Ernotte, actuelle présidente de l’UER, a déclaré que « le résultat de ce vote démontre que nos membres partagent cet engagement en faveur de la transparence et de la confiance dans le concours ».
L’Europe divisée
Avant l’annonce de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, la participation d’Israël à la compétition avait divisé les diffuseurs européens. Plusieurs pays tels que l’Espagne, l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas avaient ainsi fait part de leur intention de se retirer du concours si l’État hébreu y concourait l’an prochain. L’Allemagne et l’Autriche, pays organisateur de l’édition 2026, s’étaient de leur côté prononcées en faveur de la participation israélienne.
La chaîne néerlandaise AVROTROS avait notamment justifié sa position en mettant en avant les « sérieuses violations de la liberté de la presse » commises par les Israéliens à Gaza. Elle accusait Israël d’avoir commis « des interférences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement ». Raison pour laquelle l’UER a décidé de faire évoluer son règlement.
Pour les Pays-Bas, des valeurs universelles « ont été compromises »
Jeudi soir, après l’officialisation des résultats du vote, AVROTROS a annoncé que les Pays-Bas ne participeraient pas à l’Eurovision 2026. « Cela n’a pas été une décision facile, et elle n’a pas été prise à la légère. Le concours Eurovision de la chanson est très important pour nous. La culture unit, mais pas a n’importe quel prix. Ce qu’il s’est passé lors de l’année écoulée a mis à l’épreuve nos principes. Des valeurs universelles telles que l’humanité et la liberté de la presse ont été gravement compromises, et, pour nous, ces valeurs sont non négociables. En tant que chaîne de service public, nous avons la responsabilité de rester fidèles à nos valeurs fondamentales, même lorsque cela s’avère difficile ou délicat », a réagi, dans un communiqué Taco Zimmerman, le directeur général d’AVROTROS.
La chaîne espagnole RTVE et son homologue irlandaise RTE ont également annoncé, via un communiqué, le retrait de l’Espagne et de l’Irlande suite au résultat du vote de ce jeudi.
Au tour de la Slovénie ?
La Slovénie serait en passe de boycotter également l’Eurovision. Natalija Gorščak, la présidente du conseil d’administration de RTV Slovénie a déclaré, lors de son discours devant les autres membres : « Nos journalistes n’étaient pas, et ne sont toujours pas, autorisés à entrer à Gaza, où plus de 200 journalistes ont été tués. L’année dernière, nous avons constaté que la prestation israélienne était politique », relaye le site de la chaîne publique slovène.
Natalija Gorščak a ajouté : « N’oublions pas que nous avons interdit une prestation similaire d’une chanteuse russe en Ukraine. En 2017, nous avons ouvert la boîte de Pandore à Stockholm lorsqu’une chanson politique a remporté le concours [1944 de Jamala pour l’Ukraine], et depuis, nous luttons contre la politisation de l’Eurovision. »
Les diffuseurs ont jusqu’au 10 décembre pour confirmer leur participation au concours Eurovision de la chanson 2026.