Lena Headey (Fiona Nolan) dans la série « The Abandons », créée par Kurt Sutter. MATTHIAS CLAMER/NETFLIX
Avant la mise en production de The Abandons, son créateur, Kurt Sutter, expliquait que le projet était né de sa fascination pour les origines agraires de la mafia, qu’il présentait dans un entretien au site Deadline comme le résultat de « la marginalisation des familles paysannes siciliennes par les propriétaires terriens et l’aristocratie ». Muni de cette clé, on discerne mieux le projet de cette première saison dont on a parfois l’impression qu’elle se noie dans la surenchère de violences indicibles que s’infligent les antagonistes.
Pour les incarner, Sutter a choisi deux icônes sérielles. Gillian Anderson – qui contribua, en tant qu’agente du FBI spécialisée dans le paranormal, à l’avènement de l’ère du complotisme (peu de séries ont autant marqué la sensibilité d’une nation que X Files) – passe ici de l’autre côté de la barrière, dans le rôle de Constance Van Ness, aristocrate new-yorkaise exilée au pied des Rocheuses, partenaire de la dynastie Vanderbilt dans l’exploitation de gisements d’argent qui, forcément, spolie les agriculteurs.
En face, Lena Headey, parfaite incarnation de la maternité dévoyée dans Games of Thrones, se voit confier le personnage de Fiona Nolan, immigrée irlandaise mère adoptive de quatre enfants d’origines diverses, prête à tout pour préserver sa terre et son clan. Dans un territoire qui n’est pas encore un Etat à part entière, où les premiers occupants – les Cayuses – n’ont pas encore été forcés à la reddition, leur affrontement prend rapidement un tour sanglant.
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