Baptisé « agenda fédéral de modernisation », ce plan entend alléger la bureaucratie jugée frein au dynamisme économique, en touchant des domaines variés comme la construction, l’état civil, les impôts ou encore la reconnaissance des diplômes étrangers.

Construction, état civil, impôts, diplômes étrangers: le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé jeudi plus de 200 mesures de simplification administrative pour réduire la bureaucratie, jugée en partie responsable du marasme économique du pays. Cet «agenda fédéral de modernisation» adopté après une réunion avec les présidents de région apportera «des simplifications et des allègements considérables pour les citoyens, les entreprises et l’administration», a assuré le dirigeant allemand lors d’une conférence de presse.

Un mois plus tôt, début novembre, son gouvernement avait déjà adopté des mesures destinées selon lui à alléger le fardeau bureaucratique. Les mesures supplémentaires décidées jeudi doivent permettre de «diminuer les coûts de la bureaucratie de 25 %», affirme le ministère du Travail et des Affaires sociales dans un communiqué. Certaines décisions administratives «seront considérées comme accordées si elles ne sont pas rendues dans un délai de trois mois» et les demandes de justificatifs «seront réduites», indique le ministère.


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Dans un pays à la démographie vieillissante, les cartes d’identité des plus de 70 ans «auront désormais une validité illimitée», a aussi indiqué Friedrich Merz. Dans le secteur du BTP, dans certains cas, «il ne sera plus nécessaire de déposer une demande d’autorisation, mais seulement une déclaration», a-t-il annoncé. Pour moderniser des infrastructures mises à mal par des années de sous-investissement, l’État s’engage à raccourcir les délais d’appel d’offres, avec l’aide de l’intelligence artificielle, ainsi que les procédures d’autorisation.

Besoin de main-d’œuvre immigrée à au moins 1,6 million d’ici 2029

L’IA interviendra aussi dans le traitement des demandes d’état civil, et tous les documents seront disponibles sur smartphone avec la mise en place d’un système d’exploitation numérique national. La déclaration fiscale doit aussi être simplifiée. Dans un pays où l’industrie, la logistique ou la construction manquent aussi de bras, et où l’Institut allemand d’études économiques (DIW) a chiffré le besoin de main-d’œuvre immigrée à au moins 1,6 million d’ici 2029, Friedrich Merz a promis de faciliter «la reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger».

Ces annonces interviennent dans un contexte politique et économique très délicat pour la coalition de Friedrich Merz, alliant son camp conservateur aux sociaux-démocrates, au pouvoir depuis mai. Mardi, la première fédération industrielle du pays a affirmé que l’économie allemande traversait «sa crise la plus profonde» de l’après-guerre, reprochant au gouvernement son inaction malgré une quatrième année consécutive de production industrielle en chute. Et le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), première force d’opposition depuis les dernières législatives, pointe désormais en tête dans certains sondages.