Cette fois, ils ne sont pas contentés de déposer une gerbe. Les quatre lycéens présents pour la cérémonie d’hommage aux victimes et héros de la déportation ont pris la parole, dimanche 27 avril, au cimetière de la Chauvinière, à Nantes, pour retracer l’histoire poignante de trois déportés nantais victimes de la barbarie nazie.
Ilyes Saou, scolarisé en terminale à Clemenceau, Madié Fofana, Juliette Pasquier et Louna Gourven, élèves de terminale au lycée Carcouët, ont, tour à tour, raconté l’histoire de Marie Mauge, Saloméa Galek et Libertaire Rutigliano, « dans le cadre d’un projet de mémoire que nous menons ». Face à eux, aspirés par la force de leur texte, familles de déportés, élus, préfet, membres des associations d’anciens combattants ont écouté attentivement ce qu’a été la vie de cet homme et ces deux femmes.
Trois destins tragiques
La vie de Marie Mauge débute dans le Morbihan, où elle est née en 1891. C’est « une femme ordinaire, une femme du peuple, une mère, une commerçante, et qui a décidé qu’elle avait un devoir », celui de résister. « Son courage mérite d’être entendu », raconte, au micro, Ilyes Saou.
« Tu étais cafetière, à Nantes, avec ton mari, Pierre […] ton café devient un point de passage pour les aviateurs anglais et américains […] Tu accueilles les membres de l’armée secrète », poursuit le jeune homme. Elle est arrêtée par la Gestapo le 24 janvier 1944. Elle meurt le 17 mars 1945 dans le camp de Bergen Belsen (Allemagne).
Saloméa Galek, née en 1921 à Varsovie, dans une famille juive, arrive à Nantes en 1930. « Elle est une élève brillante au lycée Guist’hau, où son nom apparaît encore à l’entrée de l’établissement », énumère Louna Gourven. Elle entre à l’école polytechnique de l’ouest où elle rencontre Libertaire Rutigliano, né au Caire, en 1921, dans une famille modeste et « qui a affronté l’adversité avec une détermination rare : étudiant le jour, résistant la nuit ». Saloméa Galek et Libertaire Rutigliano sont déportés le 20 juillet 1942 et en juin 1944, à Auschwitz (Pologne) et Dachau (Allemagne), où ils périront. « On ne vous oublie pas. »