Une propriétaire de chevaux et d’un âne a été reconnue coupable d’abandon volontaire d’animaux et de mauvais traitement, jeudi 4 décembre 2025, par le tribunal de Foix (Ariège). Les audiences pour maltraitance deviennent de plus en plus récurrentes, mais les associations de défense des animaux regrettent que les peines ne soient pas assez lourdes.

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« J’ai filmé les chevaux, ils étaient dans un état catastrophique, se remémore Johanna Randavel, présidente de l’association Libre en Barguillère. J’ai constaté que les chevaux mangeaient des ronces, mangeaient leur crottin. Il n’y avait absolument pas de foin, il n’y avait pas d’eau. » Le 2 janvier dernier, suite à un signalement, Johanna Randavel se rend dans un champ à Luzenac en Ariège et découvre l’horreur. Des chevaux amaigris sont détenus dans des conditions déplorables. L’association de sauvetage d’équidés les récupère et porte plainte.

Le 2 janvier 2025, la présidente d'une association de sauvetage d'équidés a découvert que des chevaux étaient obligés de manger "des ronces" et "leur crottin", dans un champ en Ariège.

Le 2 janvier 2025, la présidente d’une association de sauvetage d’équidés a découvert que des chevaux étaient obligés de manger « des ronces » et « leur crottin », dans un champ en Ariège.

© Association Libre en Barguillère

C’est ce jeudi 4 décembre que le tribunal de Foix a rendu sa décision sur l’affaire. La propriétaire a été déclarée coupable pour abandon volontaire d’un animal domestique et mauvais traitement. Elle est condamnée à une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis, une interdiction définitive de détenir un animal et d’exercer une activité professionnelle en lien avec la prise en charge d’animaux. Elle doit près de 10.000 euros d’amende aux différentes parties civiles, les animaux lui sont confisqués et sont remis à l’association Libre en Barguillère.

Mais ce genre de dossier n’est pas inhabituel. « Les procureurs et les parquets audiencent de plus en plus d’affaires de maltraitance animale parce que c’est devenu un objectif de politique pénale dans de nombreux parquets, explique Caroline Lanty, avocate de la fondation 30 Millions d’Amis. En revanche, on a toujours des peines qui sont très en deçà des maximums encourus, y compris sur des faits qui justifieraient des condamnations très forte. »

Par exemple, la peine maximale pour de graves sévices est de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Mais les parquets préfèrent condamner à des peines, qui servent plutôt de mise en garde.

« Il y a une espèce de mansuétude, d’excuse, en se disant on ne va pas taper très fort dans un premier temps, explique l’avocate. La personne est présentée pour la première fois devant la juridiction qui dit bon, nous vous condamnons, mais sur une peine bien inférieure à ce qui est encouru pour vous donner un avertissement ferme. Et malheureusement, on retrouve régulièrement ces personnes qui ont été défaillantes par la suite, trois ou quatre ans plus tard sur les mêmes faits car elles ont recommencé à l’égard d’autres animaux. »