l’essentiel
Devenu N.1 dans la hiérarchie des piliers gauche « rouge et noir », le Calédonien (30 ans ; 4 sél.), rappelé avec le XV de France cet automne, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, alors que le Stade Toulousain lance sa campagne de Champions Cup, ce dimanche 7 décembre à Ernest-Wallon, face aux Sud-Africains des Sharks (16h15).

Vous avez fait votre retour chez les Bleus cet automne après cinq ans d’absence. Avez-vous cru que cela n’arriverait plus ?

Non, je l’avais toujours dans la tête. Je pense que les résultats et les performances des saisons précédentes m’ont permis de revenir en équipe de France. Je suis plutôt heureux d’avoir pu rejoindre le groupe et enchaîner les matchs.

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Vous ne faisiez pourtant pas partie de la première liste des 42, où figurait votre jeune coéquipier Benjamin Bertrand. Vous ne vous êtes vraiment pas posé de questions ?

Non, du tout. La seule chose que je pouvais maîtriser, c’était mon rugby et le fait d’être toujours performant. On a eu la chance de jouer le Stade Français derrière pour montrer une fois de plus que je pouvais les rejoindre.

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Aviez-vous prévu des vacances ?

Oui ! Mais au final, j’ai eu l’appel de William (Servat, co-responsable de la conquête, NDLR) et du coup, on s’est réorganisés. C’était avant le Stade Français. On avait prévu de partir avec les enfants et ma femme, et on a dû décaler les vacances. Mais après, c’était cool de pouvoir profiter ces moments à Paris avec l’équipe de France auprès de ma femme et mes enfants. C’était une grande fierté pour moi de pouvoir leur montrer ça, et pour eux de me voir avec ce maillot bleu. Le petit (2 ans), il comprend à peine. Il est content parce qu’il sait que je vais au rugby et il m’en parle tout le temps. Et ma fille, à 6 ans, elle comprend mais elle a un peu plus de mal parce que je pars un peu plus longtemps. Mais ils sont fiers et ça, ça n’a pas de prix.

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Malgré le climat qui n’était peut-être pas idéal, que retirez-vous de ces trois semaines passées ?

Je ne vais retenir que le positif. Sur le plan personnel, c’est d’avoir pu jouer deux matchs avec les Bleus. C’était une très belle expérience même si cela a démarré par une défaite contre l’Afrique du Sud. Mais derrière, au final, la tournée reste quand même positive parce qu’on gagne deux matchs. Certes, ce n’est pas comme lors des tournées précédentes, mais c’est bien.

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Un de vos déblayages contre les Fidjiens a fait beaucoup parler. Avez-vous craint d’être cité et de ne pas pouvoir enchaîner contre l’Australie ?

(Sourire) Certes, j’ai mis beaucoup de vitesse sur les trois, quatre derniers mètres, et je pense que c’est ça qui est assez spectaculaire. C’est un sport où il y a beaucoup d’engagement mais derrière, ils ont checké à la vidéo pendant le match, juste après l’action. Il n’y avait pas de réel contact à la tête. C’est sûr que quand on est derrière la télé et qu’on voit un déblayage comme ça… Je pense qu’il n’y en a plus trop (sourire). On peut en rigoler maintenant mais il faut que j’arrive à me canaliser un peu sur l’engagement parce que je n’arrive pas à faire les choses sans être à 100 %.

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C’est un excès d’envie finalement ?

Oui. Je venais de rentrer, je crois que Greg (Alldritt) perce et je vois qu’on est un peu à la bourre donc je me presse d’y aller. Après, il se passe ce qui se passe (sourire). Comme je l’ai dit, on peut en parler maintenant mais sur le coup, on avait vraiment eu peur que ça coûte cher pour l’équipe.

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Kalvin Gourgues, avec qui vous partagez des liens de parenté, a connu à vos côtés sa première sélection face à l’Australie. Comment avez-vous vécu cette semaine ?

Nos mamans sont cousines au deuxième degré. Quand je suis arrivé en 2012, je savais que j’avais de la famille à Toulouse. On s’est rencontrés, nos mamans se sont retrouvées et ainsi de suite. Après, on n’en a pas vraiment parlé. C’est plutôt une grande fierté de le voir là où il est aujourd’hui, après les épreuves qu’il a traversées. Il revient de loin donc c’est vraiment un parcours qu’il faut mettre en valeur parce que ça n’a pas été facile pour lui ces deux dernières saisons. Maintenant, il peut montrer toute l’étendue de son talent et tant mieux pour nous.

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Tout semble rouler pour vous actuellement…

Oui, c’est sûr que c’est un peu une récompense de ces dernières saisons où j’enchaîne les matchs. Le retour en Bleu fait du bien, mais on ne va pas s’arrêter là. Aujourd’hui, on est de retour en club et le club a besoin de tous ses joueurs pour pouvoir continuer à performer parce qu’il y a des équipes qui bossent aussi.

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Comment gère-t-on le retour aux affaires courantes et la transition équipe de France-club ?

Je découvre ça parce qu’il y en a qui l’ont eu fait ces dernières saisons. Les allers-retours à Marcoussis, pendant les tournées de novembre et le VI Nations. La priorité, c’est de vite revoir la stratégie et les plans de jeu pour attaquer les matchs parce qu’il y a d’autres codes, d’autres annonces qu’il faut vite réassimiler.

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Est-ce dur ?

Non, cela demande juste un peu plus de concentration que d’habitude.

Sentez-vous que le regard des autres a changé sur vous ?

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Je ne sais pas du tout (rires) ! Dans quel sens ?

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Vous avez été longtemps considéré comme la doublure de Cyril Baille, ce qui n’est plus le cas depuis deux saisons.

Honnêtement, je ne regarde pas vraiment ça. Mais c’est sûr qu’aujourd’hui, j’ai passé un cap sur le rugby. Mais on a toujours à chercher pour être meilleur, parce qu’il y a aussi, je l’ai toujours dit, beaucoup de jeunes qui arrivent. Des mecs qui engrangent de l’expérience, et c’est ce qui nous permet de ne pas rester sur ses acquis et de toujours chercher à être le plus performant et régulier possible pour qu’on assume le statut qu’on nous donne. Ça, c’est la priorité.