Le siège du « New York Times » à New York, le 16 septembre 2025.

MELISSA BENDER / NurPhoto via AFP

Le siège du « New York Times » à New York, le 16 septembre 2025.

Voilà qui ne devrait pas arranger la relation qu’entretient Donald Trump avec le plus grand journal du monde. Le New York Times a annoncé ce jeudi 4 décembre avoir lancé une action en justice contre le Pentagone, pour avoir mis en œuvre une série de mesures restrictives à l’égard de la presse qu’il juge contraires à la Constitution.

Le ministère américain de la Défense, récemment rebaptisé « ministère de la Guerre » par l’administration Trump, a drastiquement resserré son contrôle sur la presse.

Dans un document récent, presque unanimement rejeté par la presse américaine et internationale, dont l’AFP, le ministère a demandé aux journalistes accrédités ne plus solliciter ni publier certaines informations sans autorisation explicite de sa part, au risque de perdre leur accréditation.

Dans le texte de son action en justice, engagée devant une cour de Washington, le New York Times avance que le gouvernement viole à travers ces règles le premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit cinq libertés fondamentales, dont celle de la presse.

L’administration « cherche à restreindre la capacité des journalistes à faire ce qu’ils ont toujours fait – poser des questions aux employés du gouvernement et recueillir des informations pour rapporter des faits qui vont au-delà des déclarations officielles ».

Des journalistes de plus en plus restreints

Le document que le Pentagone a demandé aux journalistes de signer s’inscrit dans une offensive plus large, menée depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, restreignant leur accès au ministère de la Défense – premier employeur du pays avec un budget annuel de plusieurs centaines de milliards de dollars.

Dans les mois précédents, le ministère a délogé de leurs bureaux au Pentagone huit médias, dont le New York Times, le Washington Post et CNN. Les conférences de presse y ont été drastiquement réduites.

Le ministère a également restreint les déplacements des journalistes à l’intérieur du site, en leur imposant d’être escortés en dehors d’un nombre limité de zones.

Actuellement, le Pentagone doit par ailleurs faire face à plusieurs affaires qui lui empoisonnent la vie. Pas plus tard que mercredi, des médias américains ont ainsi rapporté qu’un organe indépendant au sein du Pentagone a estimé que Pete Hegseth, ancien présentateur télévisé, avait potentiellement mis ses troupes en danger avant l’été, en utilisant la messagerie Signal avant des frappes au Yémen.

Dans un autre dossier brûlant, le ministre peine aussi à justifier une opération en septembre au cours de laquelle l’armée américaine a frappé deux fois un même navire en mer des Caraïbes, afin de tuer les survivants de la première salve.