Une mauvaise nouvelle de plus pour le corps enseignant ? Après la suppression de 4 018 postes de profs en 2025-2026 – « compensée » par 8 000 ouvertures de postes d’enseignants stagiaires, une centaine de manifestants ont dénoncé ce jeudi 4 décembre le projet de refonte du système des remplacements au sein du 1er degré, devant le siège de l’Éducation nationale à Marseille (1er).

Concrètement, il s’agit pour Franck Neff, secrétaire de Snudi- FO dans les Bouches-du-Rhône, « d’une triple peine » : si le projet passe dans le cadre des économies budgétaires, « on subirait la suppression de la brigade dédiée au réseau d’éducation très prioritaire avec une zone d’affectation plus étendue, ce qui augmenterait les déplacements quotidiens et de fait une baisse de nos indemnités ».

« Plus on ira loin, plus on coûtera cher à la collectivité »

Prof remplaçante entre Aix-en-Provence et Rognac, Mathilde fait « beaucoup de déplacements ». « On m’appelle parfois le dimanche soir pour le lundi matin. Avec le projet du gouvernement, on risque d’avoir à couvrir une zone de 50 kilomètres autour de chez nous, ce qui est beaucoup trop vaste, car plus on ira loin, plus on coûtera cher à la collectivité. Et notre indemnité, fixée selon le type de remplacement effectué, pourrait baisser lorsqu’on remplace un poste administratif comme un ou une directrice d’école, alors que les responsabilités à ces postes sont importantes », critique-t-elle.

Sébastien Fournier, du syndicat Snuipp-FSU 13, insiste « dans notre département, nous manquons d’effectifs pour effectuer des remplacements dans les établissements les plus sensibles. La ’départementalisation’ des remplacements va dégrader leurs conditions de travail ». Contacté, le rectorat « n’est pas en mesure de fournir plus de précisions pour le moment » sur le projet gouvernemental.