La galerie Marie-Jean Heleine réunit les verriers Jean-Marie Le Goff et Romain Glorieux pour l’exposition « Entre ciel et mer » à Nîmes.

Longtemps installée en région parisienne, la galeriste Marie-Jean Heleine partage depuis deux ans ses coups de cœur dans l’Écusson à Nîmes. Dans le milieu de l’art depuis les années 1980, elle s’est toujours passionnée pour l’art du verre et c’est d’ailleurs deux verriers, Jean-Marie Le Goff et Romain Glorieux qu’elle réunit avec l’exposition « Entre ciel et mer ».

« En France, l’art du verre est sous-côté, notamment en raison de sa fragilité. Il n’y a pas de grand musée, pourtant c’est féerique, c’est magique », s’enthousiasme la galeriste qui a réuni deux artistes découverts par hasard, tous deux dans une démarche inspirée par la nature.

Ancien de chez Lalique, Jean-Marie Le Goff présente ses Rêveries lunaires. Ses œuvres évoquent des constellations, les cratères de la lune, l’infini du cosmos, les poussières des météorites, avec un jeu sur les transparences et les reliefs. L’œil traverse la matière et s’envole vers un univers lointain.

Un mariage des matières

Comme tous les verriers contemporains, il joue avec un paradoxe : il n’est possible d’inviter le hasard qu’avec une grande maîtrise technique. C’est ce qu’il fait avec précieux sens du détail, mais aussi un goût pour le mariage des matières et des éléments. Ainsi l’artiste, installé en Ardèche, associe le verre au bois brûlé et transforme les veines du bois en verre. « Cette perfection est assez rare », selon Marie-Jean Heleine.

Après le ciel, c’est vers les fonds marins que se poursuit l’exposition grâce au travail de Romain Glorieux. Le sculpteur mélange le verre en fusion et des insertions de céramique, il métamorphose la matière pour une plongée sensible et délicate au milieu des coraux. « L’un des verriers les plus raffinés que je connaisse », poursuit la galeriste, séduite par la poésie des créations de Romain Glorieux, dont l’univers esthétique est fait de contrastes, de faux accidents, de rencontres improbables. Le verrier ose même la grande profondeur avec un verre totalement opaque.

« Notre nature crée des phénomènes sublimes et métamorphose de la matière, explique l’artiste. Sculpteur de la matière mais aussi de la lumière, je me sens le témoin ému de ces merveilles, grandioses et naturelles, dont nous faisons partie ! »

Parallèlement à ces créations, la galeriste propose un accrochage de Noël avec des œuvres et des objets d’art à tous les prix, notamment des gravures de Foujita, une accumulation de Chupa Chups par Arman, un miroir de Combas, une aquarelle de Dufy ou des pièces en verre de chez Daum.

Exposition jusqu’au 28 décembre. Lundi au samedi, 11 h-12 h 30 et 14 h 30-18 h. Galerie MJH, 2 rue Auguste-Pelet, Nîmes. Entrée libre. 06 18 99 70 10.