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Rédaction de Toulouse

Publié le

4 déc. 2025 à 18h46

Depuis son lancement en 2020, En Quête de Patrimoine valorise l’histoire et le patrimoine de quartiers dits « excentrés » comme Le Mirail, Empalot ou Bonnefoy. L’association propose aussi diverses visites thématiques comme celle consacrée au Busca, des années 1880-1890 au mitan de la décennie 1940. Bien connu pour ses promenades et ses jardins aménagés depuis le milieu du XVIIIe siècle, ce dernier se singularise par de nombreuses demeures de styles art nouveau et art déco, apanage de la bourgeoisie de la Belle Époque et de l’entre-deux-guerres. Comme cette magnifique maison, qui ouvre ses portes début décembre.

Musée, arènes et brasserie

Le très riche négociant Antoine Labit (1832-1912), propriétaire de La Maison Universelle, le premier grand magasin toulousain sis à l’angle des rues Lafayette et d’Alsace-Lorraine, y possède douze propriétés, aussi bien du côté du square Boulingrin que de l’allée des Demoiselles.

Au numéro 43, il fait construire une très belle villa avec un décor de céramique en façade. « Son fils, Georges, globe-trotter, correspondant de la Société Géographique de Toulouse, installe, à partir de novembre 1893, rue du Japon, une demeure néo-mauresque érigée par l’architecte Jules Calbairac, qui abrite à la fois son domicile et le musée que l’on connaît » explique Patrick Robiano, l’un des deux bénévoles d’En Quête de Patrimoine.

À cette même époque, la brasserie Monplaisir, la plus grande du Midi, s’implante dans le quartier, tout comme les arènes tauromachiques, situées entre les rues Georges Picot et Saint-Luc aujourd’hui, en bordure des pépinières Demouilles, avant d’être transférées aux Amidonniers. On compte également quatre usines de chaussures, dont les plus importantes, Paris-France, qui voient le jour en 1919, à l’emplacement actuel du siège des Compagnons du Devoir.

Le traces de la Seconde Guerre mondiale

Le quartier garde aussi en mémoire les traces de la Seconde Guerre mondiale. Au carrefour des allées Frédéric-Mistral et de la rue Maignac (renommée rue des martyrs de la Libération), l’imposante bâtisse en briques et aux toits en ardoise a abrité, entre mars 1943 et août 1944, le siège toulousain de la sinistre Gestapo.

Seule une petite plaque commémorative fixée à la clôture mentionne les noms de cinq résistants dont les corps ont été retrouvés à la Libération. En face, sur les allées Frédéric-Mistral, on retrouve le buste de François Verdier, l’unificateur local des forces clandestines, façonné par le sculpteur Sébastien Langloÿs et le Monument à la gloire de la Résistance, imposant mémorial en béton composé d’un bâtiment semi-enterré sous un tumulus imaginé par l’architecte Pierre Debeaux.

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Plus loin, rue Bégué-David, est évoquée la mémoire du poète David Knout, figure résistante de l’Armée juive, et celle de Marcel Hennequin, fabriquant de faux certificats de baptême pour les familles juives protégées par Monseigneur Saliège, assassiné par les Allemands dans son lit, à la « Villa de la Tourelle », au 45, allée des Demoiselles.

La visite se déroule les 5 et 7 décembre à 14h30. L’inscription se fait en ligne via la plateforme helloasso : Balades Urbaines du Busca – De la Belle Époque aux Années noires

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