À Strasbourg (290 000 habitants), la bataille des prochaines municipales a commencé dès le lendemain de la victoire de l’écologiste Jeanne Barseghian, en 2020. Le mandat qui s’achève aura en effet été le théâtre d’un affrontement politique d’une rare intensité. Mais si la gauche a aussi conquis en cinq ans les trois circonscriptions législatives, elle n’échappe pas, à l’heure de préparer les municipales de mars 2026, aux divisions nationales.

Bien au contraire. Elles sont même agrémentées d’antagonismes locaux. La maire sortante est candidate à sa succession et dit vouloir, comme il y a six ans, rassembler des écologistes au PCF en passant par des sociodémocrates. Mais La France insoumise fait liste à part avec Florian Kobryn dans le cadre d’une stratégie nationale. De son côté, le Parti socialiste prépare, comme en 2020, une liste derrière Catherine Trautmann. L’ancienne maire et ancienne ministre a marqué la rentrée en dévoilant sa candidature et en apparaissant même en tête dans un premier sondage. D’autres initiatives ont été annoncées du centre gauche à l’extrême gauche.

Le morcellement de l’échiquier politique est tout aussi frappant à Mulhouse (105 000 habitants) où la maire divers droite Michèle Lutz a annoncé cette semaine sa volonté de se représenter. Élue en 2020 dans le cadre d’un ticket avec l’ancien président de la région Jean Rottner, elle assume désormais le leadership sur son seul nom. Soutenue par LR et Horizons, elle fait face à un centre qui est en passe de produire plusieurs candidatures ; qu’il s’agisse de l’ancienne adjointe Cécile Sornin , de l’ex manager du commerce Frédéric Marquet voire de la patronne de Renaissance 68 Lara Million, pas encore déclarée.

Influencée par la situation nationale, la gauche mulhousienne ne fait pas l’économie du divorce avec les Insoumis puisque l’écologiste Loïc Minery rassemble les socialistes et les communistes , mais pas LFI, qui présente sa propre liste. Une situation à laquelle s’ajoute l’initiative de l’ancien centriste Annouar Sassi, qui se réclame de la gauche lui aussi. À l’extrême droite, divisée également, l’élue RN Christelle Ritz aura dans son périmètre une liste Reconquête.

Dès janvier, à Strasbourg, Mulhouse et ailleurs en Alsace, la campagne entrera dans une nouvelle phase, celle des programmes, de la composition des listes et peut-être des alliances de dernière minute.