Drôle d’intervention pour les agents de la brigade de surveillance intérieure de Paris Nord. Lundi, les douaniers ont saisi 19 animaux empaillés dans un hôtel de luxe du Ve arrondissement parisien. Des spécimens protégés par la Convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites). En juillet, les douaniers de Paris Nord, accompagnés par un expert du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), ont contrôlé 41 spécimens, suspectés d’appartenir à des espèces protégées par la Convention de Washington. Les bêtes empaillées étaient exposées dans le hall et les étages d’un établissement de luxe du centre de la capitale. En attendant les résultats d’une expertise menée par le MNHN, les objets litigieux avaient été laissés au gérant de l’hôtel, qui assurait avoir les justificatifs pour les détenir.

Après les résultats de l’expertise, 19 espèces, dont une aigrette, un autruchon, un milan royal ou encore un varan empaillés ont été saisies par les douaniers le 1er décembre. Le gérant de l’hôtel a pu produire des justificatifs pour la détention de 21 spécimens non-protégés.

Un autruchon saisi, protégé par la Convention de Washington relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. DRUn autruchon saisi, protégé par la Convention de Washington relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. DR

Depuis le début de l’année, la direction régionale de Paris a relevé 29 constatations liées au trafic d’espèces listées par la Cites. La plupart concernaient des articles en ivoire d’éléphant, mais aussi des peaux de reptiles, des tortues ou des requins.

Également des animaux vivants

Mais la brigade de Paris Nord a également saisi des animaux vivants, comme, en octobre, un perroquet Amazone détenu illégalement dans un commerce du IVe arrondissement. En février 2024, les agents avaient aussi intercepté un trafiquant de reptiles gare de l’Est, qui transportait une vingtaine de spécimens.

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« Les spécimens saisis proviennent essentiellement d’Asie et d’Afrique », précise Vincent, chef de la brigade des douanes de Paris Nord. « Ils sont importés en France par des filières de trafic directement issues du braconnage », poursuit l’agent. Certains produits alimentent des officines de médecine parallèle ou des « cabinets de curiosité de collectionneurs peu scrupuleux ».

Selon la Direction générale des douanes, au moins 4 000 espèces, dont 3 250 listées par la Cites, sont concernées par le trafic. « La capitale offre de nombreuses opportunités », indique la direction, citant les antiquaires, brocantes, ou autres « établissements susceptibles d’exposer des animaux taxidermisés ». Les agents des douanes de Paris nord indiquent que les spécimens saisis sont généralement remis à des musées ou à l’Office français de la biodiversité (OFB).