Avant de se lancer dans l’ultra-trail, discipline qui consiste à courir sur de très longues distances, le Brestois Johann Lamour, 28 ans, n’était étonnamment pas un amateur de course à pied. C’est encore plus paradoxalement une blessure au genou qui l’a poussé se lancer dans un défi hors norme : « En 2024, j’ai eu un accident de moto. Je me suis fait opérer du genou. J’avais la totale : fracture du plateau tibial, fissure du ménisque et rupture des ligaments. Un long protocole de rééducation m’attendait. En tant qu‘adepte des défis, je me suis dit que j’allais relier la mer au sommet du Mont Blanc en totale autonomie », raconte-t-il.
Le 1er septembre 2025, Johann Lamour s’élance de Nice, à l’assaut du point culminant de l’Europe occidentale. Il n’a prévenu personne à l’exception de son meilleur ami. Il part seul, sans l’avis des médecins, et avec pour seul compagnon son sac à dos.
Une première dans l’histoire de l’ultra-trail
Un exploit qu’il est le seul à avoir réalisé : « Je voulais un projet qui rassemble mes passions. En tant que Breton, je suis fan de la mer et ma deuxième passion, c’est la montagne. Ma troisième, c’est le dépassement. J’avais en tête le Mont Blanc car c’est un sommet iconique. J’ai consulté internet et j’ai vu que personne n’avait encore couru de Nice jusqu’au Mont Blanc sans assistance », explique le Brestois.
Les conditions de son périple ont souvent été inconfortables : « J’aime l’aventure et sortir de ma zone de confort, donc je me suis dit que je n’allais pas dormir dans des hôtels. Et une tente était trop lourde, poursuit-il. Finalement, je suis parti avec un sac de vingt litres, un sac de couchage, un matelas, une gourde filtrante et un peu de nourriture ».
La veille de l’ascension, on annonçait des conditions météo très défavorables. Je me suis endormi en me disant que l’aventure devait s’arrêter là.
477 kilomètres et 20 000 mètres de dénivelé positif
« Ma plus grande distance courue avant ce défi était 42 kilomètres, lors du marathon de Paris, en avril 2025. Réaliser les 477 kilomètres et 20 000 mètres de dénivelé positif qui séparent Nice du sommet du Mont Blanc était très incertain », révèle-t-il.
Le sportif a connu bien des péripéties avant d’atteindre le fameux sommet : « La veille de l’ascension, on annonçait des conditions météo très défavorables. Je me suis endormi en me disant que l’aventure devait s’arrêter là. J’ai suivi un guide sur les parties les plus accidentées, en me disant que j’allais essayer d’aller le plus loin possible. Il n’était pas sûr de pouvoir nous amener jusqu’en haut. On avançait à tâtons. Jusqu’à l’arrivée, je n’y croyais pas », rembobine Johann Lamour.
Une expérience qu’il souhaite réitérer l’année prochaine
Il a baptisé son défi Mer2Montagne. Une marque éponyme, spécialisée dans l’équipement sportif pour les traileurs, est en cours de création. Il a déjà sur la tête une casquette floquée de son logo. « C’est une idée qui part d’une blessure et que je souhaite faire grandir. En 2026, je réitère l’expérience, ailleurs. Mais, pour le moment, je garde la destination secrète ».