
Crédit : Centre pénitentiaire de Nantes
Les mis en cause sont soupçonnés de s’être rendus, entre février et décembre, aux abords d’une dizaine de maisons d’arrêt de Loire-Atlantique et de cinq autres départements de l’Ouest, pour livrer par drone de la drogue, des téléphones portables, des « produits high-tech (écouteurs etc.), voire des armes blanches », a détaillé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy dans un communiqué publié ce matin. Plus de 460 survols de drone ont été recensés sur la période.
Le principal mis en cause, âgé de 27 ans, sera jugé dès ce vendredi après-midi en comparution immédiate aux côtés de sa mère, âgée de 54 ans, et d’un autre jeune homme, âgé de 24 ans.
100 téléphones portables, 31 cartes SIM récupérés
Des fouilles effectuées en prison « immédiatement après certaines livraisons » ont conduit à la saisie de « presque 100 téléphones portables, 31 cartes SIM, 3 kilos de produits stupéfiants, cannabis, cocaïne, héroïne et amphétamines », selon le parquet. 11 drones ont aussi été récupérés lors de livraisons avortées.
Une enquête avaient été ouverte en avril 2025 après l’alerte du directeur du centre pénitentiaire de Nantes, qui dénonçait de « très nombreuses livraisons par drone » à des détenus au sein de la maison d’arrêt.
« Les investigations menées par la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie de Nantes ont permis d’identifier plusieurs personnes, dont le télépilote, agissant de concert ou indépendamment, utilisant un compte Snapchat pour proposer leurs services et permettre aux détenus des maisons d’arrêt et centres de détention dans différents départements (Calvados, Charente-Maritime, Loire-Atlantique, Sarthe, Seine-et-Marne et Vienne) de bénéficier illicitement d’appareils téléphoniques, de produits stupéfiants et de tout autre marchandise, le temps de leur incarcération »
« De jour, les colis étaient largués par drone au-dessus de la promenade et récupérés directement par les détenus, tandis que, de nuit, les livraisons d’objets – (placés) dans des chaussettes – étaient réalisées directement aux fenêtres des cellules », a expliqué le parquet.
Lors des perquisitions effectuées aux domiciles et dans les véhicules des mis en cause, les enquêteurs ont découvert un drone, plusieurs télécommandes, des couteaux, une « mini-lame de scie », des drogues, 12.000 euros en espèce, une arme de poing et de « très nombreuse chaussettes garnies de téléphones portables et de produits stupéfiants » (Avec AFP).
La protection des établissements pénitentiaires est « une préoccupation nationale »
Le procureur de la République de Nantes rappelle que « la protection des établissements pénitentiaires est aujourd’hui une préoccupation nationale, à la fois pour garantir la sécurité des agents de cette administration, qui travaillent déjà dans des conditions particulièrement difficiles, mais aussi parce qu’il ne peut être toléré que des armes, des stupéfiants ou des téléphones soient livrés de cette manière, par des délinquants qui en font une activité rémunératrice, et au profit d’autres délinquants incarcérés (…) Il ne doit pas y avoir de relâche dans la lutte contre cette délinquance, » pour Antoine Leroy.