Par
Hervine Mahaud
Publié le
5 déc. 2025 à 11h56
La liste noire s’allonge inexorablement. Ces dernières semaines à Lille, des commerces ont dû se résoudre à fermer définitivement leurs portes. Certains étaient présents depuis 15 ans, d’autres avaient un concept atypique. Mais cela ne les a pas empêchés d’être touchés de plein fouet par une situation économique de plus en plus compliquée. Les charges, et notamment les loyers trop élevés, sont régulièrement montrées du doigt par les entrepreneurs, à bout de souffle.
Des propriétaires de locaux commerciaux « qui font mourir nos lieux »
En attendant la mise en place (totalement hypothétique) d’un encadrement des loyers commerciaux, les commerçants n’ont pas d’autre choix que de payer, chaque mois, une somme importante à leurs propriétaires. Plusieurs milliers d’euros qui sont de plus en plus difficiles à sortir.
« Nous subissons malgré nous l’inaction des propriétaires de locaux commerciaux qui font mourir nos lieux par des loyers inappropriés et leur incompréhension face à nos problématiques de structure », ont ainsi écrit Maximilien et Antonin sur la page Instagram de GRPS.
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En janvier 2024, ils ouvraient leur bar geek et créatif au 4 rue du Palais de Justice, dans le Vieux-Lille. L’aventure s’arrête ce 5 décembre, après une ultime soirée festive.
Quelques semaines plus tôt, un autre bar apprécié a aussi été contraint de mettre la clé sous la porte, pour des raisons similaires. Le Capulet, bar atypique à la déco rappelant le film Romeo + Juliet, a tiré sa révérence.
Après 3 ans d’existence, le bar Capulet a dû se résoudre a fermer. ©Capulet
« Trop de charges et de contraintes locales pour pouvoir continuer à vous accueillir dans les bonnes conditions », écrivait Gaston, dans une story Instagram en date du 10 octobre. Il concluait cependant sur une note d’espoir : « nous nous reverrons bientôt dans une nouvelle destination ».
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Les groupes et marques connus ne sont pas à l’abri
Ces deux établissements avaient pourtant réussi à se distinguer de la concurrence grâce à leurs concepts inédits. Mais des commerces, portés par des groupes et des marques renommés, ne sont pas plus à l’abri de la situation économique tendue. C’est le cas de Bao Canteen, un concept de restauration né à Genève et qui s’est ensuite installé rue Faidherbe. Ouvert en mai 2024, le restaurant a fermé ses portes un an et demi plus tard.
Le restaurant taïwanais a mis la clé sous la porte. ©ND/Lille actu
Il y a aussi la marque Cosmoparis, pourtant installée depuis peu de temps place du Lion d’Or. Ouverte au printemps 2024, la boutique a vendu ses dernières paires le 25 octobre dernier. La marque est toutefois encore présente au Printemps de Lille.
Un autre chausseur a lui aussi du plier bagage : la célèbre marque de chaussures Mephisto, installée depuis 15 ans rue Esquermoise. Mi-octobre, de grandes affiches annonçant la liquidation totale pour « cessation d’activité » ont été placardées sur la vitrine. Dans le magasin, on nous soufflait aussi une autre explication : un loyer commercial « trop cher », là encore. Après des remises jusqu’à -70 % pour liquider le stock, le rideau va se baisser définitivement le 9 décembre.
Des fermetures aussi quand tout va bien
C’est également avec une liquidation totale de son stock que la ressourcerie Les Récoupettes a dit « adieu » à ses habitués samedi 6 décembre. Mais dans ce cas, et c’est important de le souligner, tout fonctionnait très bien.
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Laetitia a créé ce lieu hybride unique à Lille en 2018. Après avoir réussi à en faire une « safe place » dédiée à la consommation durable du textile, elle a décidé « d’aller vers d’autres aventures ».
Ces autres lieux menacés de fermeture
Malheureusement, la liste des commerces fermer pourrait continuer de s’allonger dans les prochaines mois. Car le 24 novembre, Garage – Les Lillois a été placé en redressement judiciaire, une procédure collective qui permet la mise en place de solutions pour améliorer la situation financière. Ouvert en décembre 2020, ce lieu hybride propose pourtant une programmation riche et variée comme, ce week-end, une vente de vaisselle des grands restaurants.
Un autre commerce très apprécié est lui aussi en danger : le Wally’s Coffee. Waly Ndong, le fondateur, nous expliquait qu’il avait dû faire face à une suite de ininterrompue de problème depuis la crise du Covid.
Enfin, un autre restaurant pourrait bientôt mettre la clé sous la porte : Amandine Croque, ouvert début 2025. Épaulée par sa maman, Amandine propose pourtant de savoureux croque-monsieur. Mais la situation financière du petit commerce est précaire.
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« Merci d’avoir été nombreux à avoir passé les portes d’Amandine Croque en ce mois de novembre pour venir goûter nos croque-monsieur ! Une période difficile pour le restaurant, mais votre présence et vos retours nous ont réchauffé le cœur. J’espère vous revoir très vite ! », a écrit la cheffe d’entreprise sur Instagram. Pour éviter la fermeture de ces différents lieux (et bien d’autres que nous n’avons pas cités), n’hésitez pas à les soutenir en vous rendant sur place.
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