Le grand public la connaît pour son rôle de Jessica dans Sous le soleil, de Janet dans Un si grand soleil ou encore de Cathy dans Extrême Limite. Mais Tonya Kinzinger montre une autre facette sur les planches. Une aventure qu’elle a commencée il y a trente ans désormais avec Boeing Boeing, déjà aux côtés d’un certain Thierry Beccaro, qu’elle retrouve dans Le Goût du bonheur, présenté samedi au théâtre Galli à Sanary. « J’ai tout de suite été mordue par la scène et par le public en direct. Il y a une telle énergie, c’est tellement excitant à chaque fois qu’on monte sur scène. Je sais qu’aujourd’hui j’aurais du mal à vivre sans le théâtre », sourit la plus française des actrices américaines.
Dans cette pièce mise en scène par Olivier Macé, Tonya Kinzinger incarne Margot, une femme « qui a énormément de caractère. Elle est un peu sur la défensive dans certaines choses parce qu’elle n’a pas une vie très facile. Elle est seule avec son fils et elle se retrouve à un âge où elle aimerait bien vivre un peu pour elle, rencontrer quelqu’un. »
Apporter sa patte au rôle
Ce « quelqu’un » pourrait être Alexandre, campé par Thierry Beccaro. L’ancien expert des boules noires et blanches y joue un homme légèrement ronchon, veuf, qui en pince pourtant pour Margot. « Il y a beaucoup de clashs entre eux, mais il y a des sentiments sous-jacents. Quand on voit cette pièce, on a envie qu’ils arrivent enfin à se comprendre et à se parler sans cette protection qu’ils se mettent pour ne pas montrer leur vulnérabilité », détaille-t-elle. L’actrice affectionne particulièrement ce rôle dans cette comédie romantique, un peu plus profonde qu’une simple comédie de boulevard. Elle y a d’ailleurs apporté sa patte. « Cette femme, ce n’est pas moi du tout et c’est ce qui m’a plu. Mais pendant les trois semaines de répétition, même si je connaissais le texte parfaitement, il me manquait quelque chose. Ce n’est que lors de la dernière répétition que j’ai trouvé la vraie clé de ce personnage. Il lui manquait cette petite touche de fantaisie que je ne lui avais pas encore accordée. C’est à ce moment-là qu’Olivier Macé m’a dit : “Ça y est, tu l’as.” »

Adepte du contre-emploi
De quoi créer un lien avec le public, enrichir sa palette de comédienne et se faire pleinement accepter au théâtre. « J’ai commencé par de grosses comédies », résume-t-elle. Mais l’an passé, dans Cinq à sept de Neil Simon, elle avait déjà amorcé une mue. « Le personnage était plus sombre, dépressif et hystérique. C’est marrant, parce que les fans qui venaient me voir étaient super étonnés. Ils ne m’ont pas reconnue là-dedans, mais ils ont été agréablement surpris. C’est vrai que ce genre de rôle, ce n’est pas quelque chose qu’on va me proposer tous les jours. »
Au théâtre, elle savoure donc cette liberté de jouer des personnages différents. Et pourquoi ne pas faire bouger les lignes à la télévision ? « J’adorerais incarner un personnage méchant. J’ai soi-disant un visage gentil, mais ça peut être d’autant plus fort si je ne le suis pas. J’aime bien les rôles à contre-emploi. » L’appel est lancé.
Le goût du bonheur, pièce de Bruno Druart et Patrick Angonin. Mise en scène Olivier Macé. Samedi 6 décembre au théâtre Galli à Sanary. 35 euros.