Par
Julien Sournies
Publié le
5 déc. 2025 à 15h35
Un profond désaccord s’installe entre la préfecture de l’Isère et les soutiens de la famille angolaise toujours à la rue à Grenoble. Comme rapporté par actu Grenoble dans un précédent article, un camp de fortune a élu domicile ce lundi 1er décembre devant les grilles du collège Vercors, où deux des enfants sont scolarisés, pour alerter sur la situation de ladite famille.
Selon ses soutiens, composés essentiellement de professeurs et de parents d’élèves, cette famille de six personnes n’a toujours pas reçu ses droits à l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA), ni de proposition d’hébergement d’urgence, depuis sa demande formulée en septembre dernier.
Une version démentie par les services de l’État isérois. Explications.
Un versement de 4 000 euros effectué à la famille
Sollicitée par nos soins, la préfecture indique que la famille angolaise, dès sa demande d’asile, a bénéficié d’un « premier versement », lequel est « intervenu dès septembre pour un montant de 849 euros ». Elle ajoute : « En novembre, une fois son dossier complété, la famille a pu recevoir un versement de 3 203 euros et ainsi bénéficier d’un total de 4 000 euros en trois mois. »
Concernant une soi-disant non-proposition d’un hébergement d’urgence, les services de l’État rappellent « qu’une demande d’asile n’entraîne pas pour l’État d’obligation d’hébergement des demandeurs ».
À défaut d’hébergement, le montant de l’ADA est majoré, afin de permettre à la famille de se loger, ce qui a été le cas dans cette situation.
Préfecture de l’Isère
Un dossier incomplet
La préfecture souligne par ailleurs qu’il existe une procédure permettant aux demandeurs d’asile de se voir octroyer prioritairement un hébergement pour des motifs de santé. Si la famille a bel et bien signalé l’existence de problématiques de santé lors de son dépôt de demande d’asile, « celle-ci a été invitée par les services de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) à présenter les justificatifs attestant de ces problématiques, ce à quoi elle n’a pas donné suite ».
Contactée par la rédaction ce vendredi, l’une des membres de l’équipe éducative mobilisée depuis le premier jour maintient que la famille « n’a jamais reçu le moindre euro sur sa carte ADA », ni été amenée à effectuer la moindre démarche pour obtenir un hébergement.
La famille obtient un rendez-vous avec l’OFII
Même si deux visions continuent de s’opposer, l’imbroglio est en train de se décanter. Après avoir passé trois nuits dehors, la famille et ses soutiens ont démantelé leur camp de fortune ce jeudi 4 décembre. Selon nos informations, la famille a également obtenu un rendez-vous avec l’OFII ce lundi 8 décembre pour clarifier sa situation.
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En attendant, elle sera hébergée tout le week-end chez un particulier sur la commune de Meylan, en périphérie de Grenoble. Et la professeure de conclure sur une note positive : « Au moins, on peut dire que notre mobilisation n’aura pas servi à rien. »
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