“Les rebelles de la retraite.” Voilà comment les journaux allemands surnomment depuis des semaines les membres de la section jeune de l’Union chrétienne démocrate (CDU) et de l’Union chrétienne sociale (CSU) opposés à la réforme des retraites proposée par le chancelier conservateur Friedrich Merz. “Ils sont jeunes, s’expriment avec aisance, n’ont pas peur des micros ni des caméras”, explique le journal de centre gauche Der Spiegel. Mais surtout, “comme d’autres rebelles allemands avant eux, notamment la génération de Mai 1968, ils se révoltent contre leurs aînés : rien de nouveau sous le soleil”.
Ces dissidents estiment que le compromis négocié entre leur parti et les sociaux-démocrates pour maintenir le niveau des retraites au moins jusqu’à 2031 n’est pas tenable financièrement. Dans un pays vieillissant, le texte adopté ce vendredi 5 décembre permet notamment de compléter les cotisations des actifs grâce au budget fédéral – une mesure jugée injuste pour les jeunes générations, qui devront à l’avenir rembourser les dettes contractées à cet effet. “Il n’est plus question d’équité intergénérationnelle”, commente Cicero, ouvertement favorable aux rebelles. Pour le titre conservateur, “il est temps que les boomeurs assument le coût de leur manque de fécondité”.
“Un endettement sans