120 millions pour une arnaque sur les coches bleues. L’UE a infligé vendredi une amende de 120 millions d’euros à X, le réseau social d’Elon Musk. Rachetée par le milliardaire trumpiste en 2022, la plateforme avait été accusée par Bruxelles en 2024 d’avoir trompé ses utilisateurs en réservant ses célèbres pastilles, initialement destinées à certifier leur identité, à des abonnés payants, au risque de les induire en erreur.

L’UE poursuit également le réseau social, soupçonné de ne pas faire montre d’une transparence insuffisante autour des publicités et de non respect de l’obligation d’accès aux données internes par des chercheurs agréés. Une enquête avait également été entamée contre X pour non respect de ses obligations en matière de contenus illégaux et de désinformation, mais les investigations ne sont pas terminées. Cette amende est la première imposée à une plateforme dans le cadre du règlement sur les services numériques, ou DSA, entrée en vigueur il y a deux ans.

Avant même l’officialisation de cette décision, le vice-président américain JD Vance avait dénoncé la démarche européenne, revenant à ses habitudes du mois de février 2025. «L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des foutaises», a-t-il lancé, s’attirant un message de remerciement d’Elon Musk. Après la décision, c’est Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain, qui a dénoncé la décision, fustigeant «une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers». L’administration américaine avait multiplié les demandes d’assouplissements auprès de l’Europe sur le dossier, quitte à faire miroiter une baisse des droits de douane en contrepartie.

L’amende contre X «n’a rien à voir avec de la censure», a répondu la vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, Henna Virkkunen. «Nous ne sommes pas là pour imposer les amendes les plus élevée, mais pour nous assurer que nos lois sur le numérique soient respectées». L’amende en question peut aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial annuel. S’agissant des 120 millions d’euros, la Commission a estimé que la somme «était proportionnée» et prenait en compte «la nature, la gravité et la durée des infractions commises».

L’ancienne ministre finlandaise a rappelé que les investigations concernant la désinformation et les contenus illégaux sur X se poursuivaient et a dit s’attendre à ce qu’elles soient bouclées «plus vite».