La 75e édition de Miss France se tient ce samedi 6 décembre 2025 à Amiens. Si l’Île-de-France, la Provence ou l’Alsace cumulent les victoires, d’autres régions n’ont jamais remporté le titre. Pour quelles raisons ?

La 75e édition du concours Miss France se tient ce samedi 6 décembre au Zénith d’Amiens. Animée par Jean-Pierre Foucault, la soirée promet d’être riche en émotions. Mais à la fin, une seule repartira avec la couronne. Si certaines régions ont déjà gagné plusieurs fois le prestigieux titre, d’autres ne l’ont jamais remporté.

Avec 16 Miss France élues, l’Île-de-France est la région la plus titrée. Derrière, Provence-Alpes-Côte d’Azur en compte 8, puis Alsace, Normandie et Nouvelle-Aquitaine en totalisent chacune 7. À l’inverse, le Limousin, la Champagne-Ardenne, l’Auvergne ou encore Mayotte attendent toujours leur première victoire. Pourquoi un tel déséquilibre ? On vous explique.

Un vivier inégal selon les régions

Certaines régions disposent d’un réservoir de candidates bien plus large. Le Nord-Pas-de-Calais est un exemple frappant : population importante, et multiplication de concours locaux (Miss Lille, Miss Flandres…) qui repèrent et forment un grand nombre de jeunes femmes avant l’élection régionale. Ce qu’avait remarqué Sylvie Tellier, l’ancienne directrice générale de la société Miss France, en qualifiant la région de « terre de miss ».

Cette tradition crée un cercle vertueux : les candidates s’engagent nombreuses, les comités se renforcent, les habitants soutiennent, comme le montrent les victoires de Camille Cerf en 2015, Iris Mittenaere en 2016, Maëva Coucke en 2018 ou encore Ève Gilles en 2024.

Ce n’est évidemment pas une règle absolue : le fait d’appartenir à une région peu peuplée ou sans « tradition de concours » ne ferme pas la porte. Mais cela rend la probabilité d’une victoire plus faible, statistiquement.

Une préparation intensive mais pas partout

Certaines candidates bénéficient aussi d’un entraînement intensif avant le grand soir comme le Nord-Pas-de-Calais : défilé, prise de parole, gestion du stress, entraînements… Une véritable « préparation de haut niveau » avant le concours national.

D’ailleurs, lorsqu’Eve Gilles a pris la parole en direct lors de l’élection de Miss France 2024, elle avait déjà vécu une expérience similaire quelques semaines plus tôt, en s’exprimant devant les 5 200 spectateurs de l’Arena de Liévin, près de Lens.

La visibilité pour exister auprès du public

Aujourd’hui, une miss doit être vue pour exister : événements locaux, matchs de foot ou de rugby, médias régionaux… Cette visibilité permet au public de s’attacher à elle, et donc de voter. Mais cela dépend directement des moyens du comité régional : sans budget, sans réseau, la candidate reste dans l’ombre et l’écart se creuse.

Le délégué du comité régional Miss Languedoc Thierry Mazars le confirme : « Il faut la voir partout, sans arrêt », et il faut aussi « motiver les gens à voter ». Dans des régions mobilisées et structurellement organisées, comme le Nord-Pas-de-Calais où, selon lui, « ils sont fous des miss » et « ils mettent les moyens », les candidates deviennent de véritables piliers régionaux. Résultat : le public se mobilise massivement, ce qui peut peser lourd lors du vote final puisque la reine du concours est soumise aux votes à 50/50 du jury et des téléspectateurs.

À l’inverse, les régions moins médiatisées, moins financées, voient leurs miss partir avec un désavantage de notoriété. Non pas faute de talent, mais faute de soutien visible et constant.

Quelles sont les régions les plus titrées ?

Les victoires des miss par région depuis 1920, d’après une carte réalisée par France Bleu :

  • Ile-de-France : 16
  • Provence-Alpes-Côte d’Azur : 8
  • Alsace : 7
  • Aquitaine : 7
  • Normandie : 7
  • Bretagne : 6
  • Rhône-Alpes : 5
  • Tahiti : 5
  • Guadeloupe : 4
  • Languedoc-Roussillon : 4
  • Pays de la Loire : 4
  • Picardie : 4
  • Poitou-Charentes : 4
  • Lorraine : 3
  • Nord-Pas-de-Calais : 4
  • Bourgogne : 2 (3 en réalité, mais l’une d’entre elles a été destituée en cours de règne)
  • Franche-Comté : 2
  • La Réunion : 2
  • Midi-Pyrénées : 2
  • Centre-Val de Loire : 1
  • Corse : 1
  • Guyane : 1
  • Martinique : 1
  • Nouvelle-Calédonie : 1