Une quarantaine de coups de couteau, douze heures de lynchage à coups de poing, de pieds, de bâton, de crosse, des humiliations. Le tout commis par plusieurs hommes, dont des mineurs, et filmé à l’iPhone pour rendre compte à un commanditaire incarcéré. « Un dossier assez banal », pointe la procureure, tant il est symptomatique de la violence ordinaire qui fait loi au sein des réseaux de trafic de stupéfiants marseillais. Ce qui l’est moins en revanche, c’est la victime. Pas son profil de jeune délinquant, pas ses séquelles physiques et psychologiques, mais son témoignage, porté à la connaissance des policiers lors d’un dépôt de plainte, le lendemain des faits.
Le calvaire de Driss*, a commencé le 31 juillet 2023 en début d’après-midi et s’est poursuivi dans la nuit, jusqu’aux alentours de deux heures en différents points de la cité de la Bricarde, à Marseille. Alors âgé de 20 ans, il était venu « jobber » sur le plan stups du 15e arrondissement, attiré par l’argent facile promis par un monde dont il connaissait les risques et les codes.
« J’ai volé un sac de stupéfiants et j’ai essayé de le revendre », raconte la victime, entendue en visioconférence par le tribunal en raison de son incarcé…