Et dire que les dirigeants lyonnais rêvaient de faire de ce match une grande fête du football féminin… Le concert de DJ Feder, prévu pour clore la soirée, a finalement eu un goût amer pour les quelque 20 000 spectateurs du Groupama Stadium, à l’exception du demi-millier de supporters d’Arsenal présents ce dimanche à Décines.

Humiliées comme jamais à domicile en Coupe d’Europe, les Lyonnaises ont sombré, notamment sur le plan défensif, à l’image de la sortie totalement manquée de la gardienne chilienne Christiane Endler sur corner, offrant un but contre son camp aux Anglaises dès la 5e minute.

Le ton était donné. Et il ne changera plus : des Fenottes inoffensives, une défense débordée, et des Gunners en totale réussite. Le but de Melchie Dumornay (1-4, 83e) n’aura rien changé à l’issue du match, malgré un bref espoir pour le public familial encore prêt à y croire. Les Lyonnaises, qui n’ont plus gagné la Ligue des champions depuis 2022, restaient sur 11 victoires consécutives en demi-finales, après avoir perdu leurs deux premières à ce stade de la compétition.

« À la fin de la saison, nous tirerons un bilan »

Face à ce naufrage, pas question pour les joueuses lyonnaises de chercher des excuses. Vanessa Gilles, défenseuse centrale, a rapidement endossé sa part de responsabilité : « Individuellement, je n’étais pas dans le match, donc je prends ça pour moi aussi. Mais collectivement, il faut qu’on soit meilleures. Ce n’est pas assez bien pour une équipe comme l’Olympique Lyonnais. » La Canadienne, abattue, a dénoncé une attitude générale « inacceptable », tant dans l’intensité que dans l’envie : « Comment on a joué, l’intensité qu’on a mise dès le début, la passion même… C’est simplement inacceptable. »

Du côté de la direction, la déception est immense. « Ça a été un match sans, à tous les niveaux », a reconnu Vincent Ponsot, directeur général de l’OL féminin. Mais au-delà de l’émotion immédiate, il promet une réflexion de fond : « À la fin de la saison, nous tirerons un bilan, que ce soit au niveau de l’effectif, du staff, de tout le monde, y compris nous-mêmes, pour tirer les leçons de ce qui s’est passé ». Si Ponsot assure que le match n’a pas été pris à la légère malgré la victoire au match aller, il admet aussi qu’avec le palmarès de l’OL, « on peut s’attendre à beaucoup mieux ».

« J’en prends l’entière responsabilité »

Face à l’échec collectif, l’entraîneur Joe Montemurro, visiblement secoué, a lui aussi pris sa part : « Je suis perplexe, je ressens beaucoup de confusion et je n’ai pas les mots pour exprimer ce que je ressens. (…) C’est inacceptable pour ce club et j’en prends l’entière responsabilité. » Interrogé sur ses choix tactiques, comme celui de titulariser Ada Hegerberg en pointe et de reculer ainsi Melchie Dumornay, l’Australien ne s’est pas démonté : « Si vous voulez me juger sur un seul match, faites-le, ce n’est pas mon problème, mais je pense que cela fait partie du métier d’entraîneur ».

Quant aux nombreuses erreurs individuelles, il a préféré botter en touche : « Je suis toujours derrière les joueuses. Elles n’avaient commis aucune erreur lors des 29 précédents matchs et elles sont toutes arrivées le même soir. Était-ce la pression, le pressing d’Arsenal ? Peut-être un peu de tout… Après, les erreurs font partie du football. »

La déception est d’autant plus forte que tout avait été organisé pour vivre une grande soirée. Le contraste entre l’ambiance festive prévue et le spectacle sur le terrain n’en est que plus cruel. « Notre saison est axée sur la Ligue des champions. Pour un club et une institution comme l’OL, c’est inacceptable », a martelé une dernière fois Vanessa Gilles.