Les travaux du Réseau express vélo, entre Saint-Jacques-de-la-Lande et Bruz (Ille-et-Vilaine) réservent parfois des découvertes et un éclairage historique.

Rue Jules-Vallès, au carrefour de l’entrée du parc-expo et de l’accès au centre de rétention administrative, le terrassement en cours de la piste cyclable a dégagé des broussailles un ouvrage de fortification, construit par les Allemands pendant la guerre de 1939-1945. Jean-Paul Meunier, ancien président des anciens combattants, membre des Mémoires de Saint-Jacques et habitant du bourg aéroport raconte.

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 Lors d’une balade à vélo, vendredi 18 avril, j’ai pu mieux découvrir ce Tobrouk, qui était envahi par la végétation au pied du talus. Je connaissais son existence, car il figurait comme élément des fortifications construites pour protéger l’aérodrome, avec de plus gros ouvrages comme les bunkers, au bourg et au Hautbois, où se trouvait l’impressionnant blockhaus Anton. 

Le plus petit ouvrage du mur de l’Atlantique

 Le Tobrouk, numéro 58 de la nomenclature des constructions Todt, organisation chargée du mur de l’Atlantique, doit son nom à la campagne de Libye, où il a été utilisé pour la première fois. Son nom allemand était Ringstand, emplacement circulaire. Il réservait une place pour un soldat armé d’une mitrailleuse MG 34, ou d’un mortier ou lance-flammes , explique Jean-Paul Meunier.

Pour des raisons d’urgence de construction, il était préfabriqué, nécessitant 11 m³ de béton, puis posé dans son emplacement creusé à l’avance. Il dépasse du sol d’une vingtaine de centimètres. Il existe seul ou peut être encastré dans un blockhaus plus important.  Construit à des milliers d’exemplaires de la Norvège à la frontière espagnole, pour protéger les côtes européennes du Débarquement, il est le plus petit élément du mur de l’Atlantique. 

Autour des pistes et près des hangars de l’aviation, plusieurs de ces abris ont été construits. On en trouve aussi deux sur les rives de la Vilaine à l’écluse de Cicé. Jean Paul Meunier rappelle  l’importance stratégique de l’aérodrome de Saint-Jacques, pilonné par les bombardements durant la guerre et le rôle des bunkers voisins, dont le fameux Anton qui abritait la défense antiaérienne allemande, la Flak. Après la libération en août 1944, par les Alliés, les pistes reconstruites dans l’urgence ont servi à la poursuite de la guerre aérienne en France et jusqu’en Allemagne. 

La Métropole de Rennes précise que le Tobrouk découvert sera conservé à sa place.