À Nice, un réseau de salons de coiffure servant à blanchir de l’argent démantelé en début de semaine. Trois membres d’une même famille et six entrepreneurs du BTP ont été placés en garde à vue. Ces établissements employaient des migrants en situation irrégulière, attirés spécialement sur le territoire français.
Des salons de coiffure pas tout blanc ! À Nice, la police et la justice enquêtent sur des soupçons de blanchiment d’argent, mêlant l’aide à l’entrée de clandestins et l’embauche non déclarée de certains de ces étrangers en situation irrégulière. Deux frères, leur cousin et six entrepreneurs du BTP ont été interpellés en début de semaine.
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Un gérant de six salons dans le viseur
Ce vaste coup de filet fait suite à un renseignement reçu par la justice à l’été 2024. À l’époque, le pôle spécialisé du parquet de Nice a saisi immédiatement l’antenne de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) d’une enquête préliminaire. Cette dernière vise plusieurs membres d’une même famille susceptibles d’être impliqués dans des faits d’aide à l’entrée ou au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée et dans des fraudes diverses.
Très vite, le nom du gérant de six salons de coiffure apparaît dans l’enquête. Les établissements situés au centre-ville de Nice sont placés sous surveillance. Ils sont régulièrement ouverts 7j/7 de 8h à 20h, souvent jusqu’à minuit même. Au niveau des paiements, ils se font quasi exclusivement en espèces, « à la coupe », avec une comptabilité tenue par chaque employé, nombre d’entre eux n’étant pas déclarés ou en situation irrégulière, indique le communiqué de presse du procureur de la République de Nice.
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213.000 euros découverts sur le compte du gérant
Une main d’œuvre pas chère à qui l’on a fait passer la frontière en toute illégalité. Outre l’emploi d’étrangers en situation irrégulière, les mis en cause assuraient également, pour certains d’entre eux, leur hébergement, précise le communiqué du parquet. Au total, ces salons de coiffure employaient une vingtaine de personnes. Le plus rentable générait jusqu’à 33.000 euros de chiffre d’affaires par mois.
Un dispositif de blanchiment a aussi été mis en évidence. Des membres de la famille du gérant étaient créditeurs de sommes provenant de virements et de chèques établis par des sociétés de BTP. Sur le compte du gérant, confirme le procureur de Nice, 213.000 € ont été découverts.
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Une partie des fonds liés à ces activités illicites étai ensuite investie ou déposée à l’étranger, notamment en Tunisie. Deux des principaux mis en cause ont reconnu partiellement les faits et deux entrepreneurs admettent leur participation au blanchiment, conclut le communiqué du parquet de Nice.