Société

D’importantes fouilles de cellules ont eu lieu, jeudi 4 décembre, dans toutes les prisons françaises. L’objectif de cette opération d’ampleur était notamment de vider les geôles des téléphones portables ou d’objets illégaux venus de l’extérieur. Pour Flavie Rault, l’ancienne directrice de la prison de la Santé citée par BFMTV, « c’est un coup d’épée dans l’eau ».

Publié le 5 décembre 2025 à 18h13

Une vaste opération de fouilles a été lancée dans les prisons françaises. Photo d'illustration © FOURMY MARIO/SIPA

Une vaste opération de fouilles a été lancée dans les prisons françaises. Photo d’illustration © FOURMY MARIO/SIPA

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin avait ordonné une vaste opération de fouille des prisons françaises. Elle s’est déroulée jeudi 4 décembre dans tous les établissements pénitentiaires du pays. Comme le révèle BFMTV, 400 téléphones, 600 objets interdits et plusieurs kilos de drogues ont été retrouvés dans les cellules des 26 premières prisons concernées.

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Pour Flavie Rault, secrétaire générale du syndicat national des directeurs pénitentiaires et ancienne directrice de la prison de la Santé, en revanche, cette opération n’a rien de convaincant. « C’est un coup d’épée dans l’eau, lâche-t-elle. Vu toutes les portes d’entrée qu’ont ces objets dans les établissements qui ont été fouillés, ils seront de retour dans les cellules dans quelques jours. »

L’une des portes d’entrée de ces objets illicites : le parloir. BFMTV prend l’exemple de la Santé, qui compte 50 parloirs. Les agents pénitentiaires ont 15 minutes pour les faire évacuer et en assurer le planning. « C’est très compliqué de bien fouiller autant de personnes en si peu de temps. On a une carence d’effectif qui s’ajoute à la surpopulation carcérale », pointe Flavie Rault.

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Les complices des détenus livrent aussi par drone. Et les dispositifs de lutte anti-drone ont une efficacité relative, selon elle. Laquelle dénonce aussi certains « narcotrafiquants qui ont des ressources assez considérables pour corrompre des gens de la fonction publique ». Avant de conclure : « Il y a quand même une prise de conscience très nette de la nécessité de travailler sur ces questions, mais encore assez peu d’outils et assez peu d’objectivation ».