Seize ans. C’est l’âge du prétendu « chauffeur » de substitution auquel un agent Lignes d’Azur a confié le volant de son bus, dans la nuit de mardi à mercredi.
Ce scénario surréaliste a conduit à un accident heureusement sans gravité, et au placement en garde à vue des deux intéressés, ce vendredi.
Sollicité par nos soins, le parquet de Nice confirme cette information et précise les circonstances des faits que nous avions rapportés.
« Au cours d’un service de conduite d’un bus de la ligne n° 10, faisant le circuit Magnan-Croix de Berra, un mineur âgé de 16 ans prenait le volant du bus lors de la pause du conducteur ligne d’azur. Au cours du trajet, le bus percutait un véhicule en stationnement. Compte-tenu de l’absence de passagers dans le bus et dans le véhicule accidenté, des dégâts uniquement matériels étaient constatés. »
Des dégâts strictement matériels, mais spectaculaires. Une étudiante en médecine a retrouvé sa Renault Clio fracassée.
Le régie Lignes d’Azur a déposé plainte contre son agent et son « remplaçant » improvisé. Ce dernier n’avait bien évidemment aucune légitimité pour prendre le volant. Et même pas le permis.
Le premier, âgé de 36 ans, a été placé en garde à vue à la caserne Auvare ce vendredi, face aux enquêteurs du groupe d’appui judiciaire du service local de police judiciaire (SLPJ) de Nice.
Il répond de « mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence lors de la conduite d’un véhicule » et « abus de confiance au préjudice de Lignes d’Azur ».
Il conduisait sans permis
L’adolescent a également été placé en garde à vue pour « mise en danger d’autrui », mais aussi pour « conduite d’un véhicule sans permis » et « délit de fuite après un accident par conducteur de véhicule ».
« Les investigations, complète le parquet, sont en cours afin de déterminer les circonstances exactes des faits. »
L’affaire s’invite donc, logiquement, sur le terrain judiciaire. Elle connaît aussi des conséquences disciplinaires et politiques.
Le chauffeur RLA, fraîchement embauché selon nos informations, pourrait être licencié. À Nice, l’opposition de gauche pointe du doigt la « gestion calamiteuse » de la régie Lignes d’Azur par son président Gaël Nofri.
L’adjoint au maire délégué aux Transports a pour sa part « condamné fermement » un incident « hallucinant et scandaleux ». À ses yeux, cette sortie de route est le fait « du comportement isolé et irresponsable d’un chauffeur, qui ne reflète en rien l’engagement et le travail des 1700 employés », et des 1.000 conducteurs et conductrices qu’ils comptent dans leurs rangs.