Après la victoire des Racingmen dans le derby (49-24), découvrez ce qui a retenu l’attention de nos journalistes présents à Paris La Défense Arena.
COUPS DE CŒUR
La grosse bouffée d’air pour le Racing
La claque de la semaine dernière à Perpignan a été évacuée. Le Racing s’est légèrement éloigné du bas de classement et donné un peu d’air, en s’imposant largement ce dimanche dans le derby francilien (49-24). Après un premier acte brouillon avec de nombreuses fautes de main, les Ciel et Blanc ont su redresser la barre et faire parler leur expérience. Même si tout n’a pas été parfait, loin de là avec de nombreuses approximations et tout autant de ballons perdus. Mais l’essentiel est là, la zone rouge s’éloigne. Et symboliquement, les Racingmen ont remis les pendules à l’heure, eux qui restaient sur deux revers dans leur Arena face aux rivaux parisiens, désormais à 9 points au classement. Les joueurs de Patrice Collazo (qui fêtait ce dimanche ses 51 ans) vont pouvoir préparer au mieux leur demi-finale de Challenge Cup, dimanche prochain (13h30), face à Lyon. Car, malgré sa saison plus que chaotique, le club des Hauts-de-Seine, désormais 10e du Top 14, n’est qu’à deux matches d’un premier titre européen. Drôle de paradoxe.
Le Garrec porte les siens
C’est une grosse perte pour le Racing 92. À l’issue de la saison, Nolann Le Garrec quittera le 92 pour rejoindre le Stade Rochelais. Dans l’entretien qu’il nous avait récemment accordé, il confiait : «J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme d’un joueur qui a tout donné eu Racing.» Il aura marqué de son empreinte ce derby. Ce dimanche, le demi de mêlée international a été le détonateur de la victoire francilienne. S’il a connu des ratés dans son jeu au pied en première période (1/4) avant de céder le but à Owen Farrell, il a en revanche inscrit deux essais, au retour des vestiaires, qui ont permis aux siens de faire la différence. Toujours aussi rapide et précis dans ses libérations de balle, le Breton est l’homme en forme de cette saison, après avoir digéré un dernier Tournoi des six nations compliqué où il avait perdu sa place de deuxième numéro 9 au profit de Maxime Lucu. Avec un Le Garrec au meilleur de sa forme, le Racing est assurément une équipe différente. Plus en adéquation avec son standing.
Farrell, leader aux deux visages
C’était la recrue star du Racing 92 lors de la dernière intersaison. Mais, une nouvelle fois, Owen Farrell n’a pas été en vue dans le jeu, ce dimanche, lors du derby francilien. On peine à voir son influence sur le jeu des Ciel et Blanc, des choix qui ne pèsent guère et un manque cruel de tranchant. Décevant de la part d’un joueur de ce calibre, véritable icône du XV de la Rose, mais quelconque avec le Racing. Certes, il a été longtemps blessé cette saison et opéré d’une pubalgie, mais il est loin d’avoir la même influence chez les Franciliens que chez les Saracens, où il était incontournable. En défense et dans son rôle de buteur, en revanche, il reste une valeur sûre. S’il est à l’évidence monté en puissance dans le deuxième acte, à l’image de cette superbe passe au pied à la 76e minute qui a conduit à l’essai de Fickou, on attend logiquement plus de lui. Du moins sur 80 minutes…
COUPS DE GRIFFE
Le Stade Français tout au bord du précipice
La veille, le RC Vannes avait accompli l’exploit de battre le RCT Toulon, qui plus est avec le bonus offensif. Le promu breton était ainsi revenu à un point du Stade Français. Qui avait donc le plus de pression avant de défier le Racing 92, 11e avec 4 points d’avance. La lourde défaite concédée sur la pelouse synthétique de l’Arena confirme le danger. Alarme écarlate ! Le Racing ayant pris le large (+ 9 points au classement avec son succès bonifié, la guerre des trois va avoir lieu entre le Stade Français, l’USAP et Vannes, qui se tiennent en un point. Et, dans deux semaines (après la pause européenne), les Parisiens se rendent à… Perpignan. Malheur au vaincu ! Il restera bien encore trois journées de saison régulière pour tenter d’accrocher le maintien, mais le programme s’annonce corsé pour Paris : réceptions de Lyon et de Castres, déplacement à Clermont, trois équipes en quête de points pour accrocher, eux, la phase finale. Et comme le moral est forcément atteint après cette déculottée (49-24), ces sept essais concédés au rival francilien, qui suivent une défaite à domicile contre l’équipe B de Toulouse, l’heure n’est franchement pas à l’espoir. Un avenir inquiétant, et peut-être sans l’arrière international du SFP, Léo Barré, rudement touché à l’épaule sur une grosse charge du deuxième-ligne Romain Taofifenua.
Un derby d’un niveau technique désolant
Bon OK, quand le 11e reçoit le 12e, la pression du maintien rendant les mains moites, on ne s’attend pas à un sommet de jeu. Mais en regardant ces deux éclopés s’affronter, on s’est dit que, ni le Racing 92, ni le Stade Français n’avaient volé leurs places en bas du classement. Un festival d’imprécisions, de passes approximatives en réceptions en-avant, des batailles de chiffonniers au sol pour tenter de maîtriser l’objet oblong. Et une ribambelle de mauvais choix, dans le zig quand il fallait aller dans le zag, et vice-versa. Même face aux poteaux, Nolann Le Garrec s’est mis au diapason avec un 1 sur 4 dans son rôle de buteur. Bref, un affrontement entre deux équipes au niveau de jeu désolant vu les effectifs.