Un chanteur principal d’origine haïtienne, des paroles en créole, un saxophoniste japonais, et beaucoup d’énergie : voilà le cocktail surprenant qui compose le groupe Zonbi. Le quintet se produit ce samedi 6 décembre 2025 sur la scène des 47ᵉ Trans’Musicales de Rennes, festival de musiques émergentes dans l’ouest de la France. Avec comme objectifs : rendre hommage à la culture haïtienne, offrir un défouloir, et surtout, rejeter toutes les règles… 

Zonbi c’est cinq personnes, cinq instruments. Quatre musiciens donc, réunis autour de Dimitri Milbrun et autant d’influences : au fil des morceaux de Zonbi, on passe par le jazz et le punk, on va de la bossa nova à la no-wave. En entretien, c’est pareil : on passe d’un interlocuteur à l’autre sans distinction ni hiérarchie. 

« Dans la partie composition, on passe beaucoup de temps à chercher vraiment un univers sonore et on vient tous de projets musicaux totalement distincts. Et c’est toujours un peu comme ça que ça se passe. Si quelqu’un amène une idée, il y a un dialogue qui se crée. »

Ils auraient pu choisir, et justement : ils ont choisi de ne pas le faire. S’il y avait un mot pour résumer Zonbi, ce serait celui-ci : « insoumission ». Hors de question de se laisser enfermer dans une case. Pour le fondateur du groupe, Dimitri Milbrun, cela a beaucoup à voir avec son héritage haïtien. « C’est dû profondément à une forme de fièvre que les Haïtiens peuvent avoir vis-à-vis de toute forme d’autorité malveillante. Il y a un feu intérieur qui ne s’éteint pas.»

« Papa Legba »

Cette double culture franco-haïtienne est omniprésente chez Zonbi. À commencer par le nom du groupe qui s’écrit « z.o.n.b.i » et pas à l’américaine, par la langue employée pour les textes, le créole. Les histoires racontées ne sont pas en reste. Il y est beaucoup question de folklore haïtien, énormément, comme dans leur titre « Papa Legba ».

« Les loas ce sont les esprits vaudou. Et Papa Legba, lui, il est entre guillemets le premier loa qu’on rencontre parce que sans lui, on ne peut pas parler aux autres. C’est lui qui a les clés. On a quand même ce respect par rapport à l’impact culturel et historique qu’il a eu en Haïti. On aime bien se dire que quand on est sur scène, imaginez qu’on est un groupe qui joue pour une cérémonie vaudou », explique Dimitri Milbrun.

Le résultat, ce sont des chansons qui transpirent l’énergie, la hargne aussi parfois. Zonbi c’est donc un groupe jeune, révolté, en colère. On n’a pas besoin de parler le créole pour le comprendre. Il n’y a plus qu’une chose à faire : se laisser emporter par la fièvre collective.

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