« Je ne connais pas la peur !
– Tu auras peur »
Dans L’Empire-contre-attaque, Yoda mettait en garde Luke Skywalker avant que celui-ci ne se lance dans le visionnage de The Astronaut, nouvelle production arrivée en ce début de mois de décembre sur Paramount+. Un cadeau de Noël avant l’heure de la part de la plateforme de streaming qui nous a déjà régalés avec des séries comme Landman ou Tulsa King ? Que nenni mon Jedi, et on va arrêter là la comparaison avec Star Wars puisqu’à part le genre du film, il n’y a aucun rapport avec les deux. On ne sait même pas pourquoi on est parti là-dedans de toute façon, à part pour faire des références à la Stranger Things et y glisser des liens. Cassage du quatrième mur, dans tes dents ChatGPT !
© Paramount+
Bref, au début, on était plutôt emballés par l’idée de découvrir le film de la réalisatrice débutante Jess Varley qui a eu droit à un peu de budget et un casting composé du briscard Laurence Fishburne, Gabriel Luna, et surtout Kate Mara. L’actrice est d’ailleurs la figure sur laquelle repose l’entièreté d’un long-métrage sous forme de huis clos d’épouvante avec une touche de science-fiction. À la sortie, on se dit qu’on aurait d’abord dû regarder les notes de celles et ceux qui ont tenté l’expérience avant nous.
L’histoire de The Astronaut
L’astronaute Sam Walker vient d’atterrir en catastrophe de sa première mission spatiale. Par mesure de précaution, elle est placée en quarantaine dans une maison isolée, le temps que les derniers tests soient effectués. Loin de sa famille, elle commence à être témoin de phénomènes étranges. Et si elle n’était finalement pas la seule habitante du lieu ?
The Astronaut ne décolle jamais…
Le film débute sur la visière éclatée d’une Kate Mara assommée. Le comment du pourquoi, on n’en saura rien, si ce n’est qu’il semblerait qu’il y ait eu une interférence lors de la phase d’atterrissage de l’astronaute. D’entrée de jeu, Jess Varley, qui signe également le scénario, laisse supposer que l’accident n’en est pas un, comme la première graine d’une enquête confiée entre les mains du spectateur.
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Dans la pure tradition du thriller paranoïaque, le film installe rapidement son décor et confie à Kate Mara le soin de semer le doute dans l’esprit du public. Dans un quasi seule-en-scène, l’actrice va incarner une héroïne dont les certitudes vont s’effriter au fil des minutes. Souffre-t-elle de simples symptômes, d’une crise de démence, ou a-t-il une réalité qui lui échappe ? Pour le coup, il faut reconnaître que la sœur Mara est solide dans le rôle, tout comme ses compagnons d’aventure chargés de lui amener une nouvelle énergie de temps à autre.
Sur sa stratégie initiale, The Astronaut n’est pas dénuée de bonnes intentions. Certes, son côté huis clos à suspense n’a aucune touche d’originalité et se veut extrêmement simple dans sa gestion des rebondissements et d’éléments propres à l’épouvante. Néanmoins, la simplicité n’est pas foncièrement négative, tant que l’essentiel est tenu. On sait qu’on ne regarde pas une œuvre majeure du genre, mais tant qu’elle fait ce qu’on lui demande, pourquoi pas.
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Cependant, The Astronaut a beau avoir une durée extrêmement correcte compte tenu de l’ambition réduite (90 minutes), il parvient à réaliser l’exploit de tourner en rond au bout d’une demi-heure à peine. Les scènes se ressemblent et la seule méthode utilisée par Varley pour redynamiser son bébé, c’est de rajouter à chaque fois un petit élément supplémentaire. Élément grossier qui brise l’aspect psychologique de son récit avec un personnage qui se cherche des excuses plus qu’il ne doute. Et le sommeil nous gagne…
… et s’écrase magistralement à la fin
Non seulement The Astronaut n’a pas les moyens de nous dresser le moindre poil du bras avec des effets-spéciaux ridicules, mais son dernier acte devrait être enseigné dans les écoles de cinéma. Alors que nous en étions encore à envisager plusieurs théories, déjà délirantes, autour des phénomènes entourant cette pauvre Kate, la conclusion vient apporter une réponse… encore plus incroyable.
Une ultime épreuve qui semble de trop pour tout le monde. Après 80 minutes à avoir gagné du temps de tous les côtés, Varley balance ses dernières idées en l’espace d’une poignée de scènes sans queue ni tête où plus personne ne sait ce qu’il fait. Le plus drôle reste de voir l’ensemble du casting, le regard vide, partir dans des dialogues explicatifs auxquels il ne croit pas lui-même. On est figés devant l’écran à se demander réellement ce qu’on venait soudainement de voir, comme si, nous aussi, nous n’étions plus certains de nos sens. The Astronaut n’était déjà pas bien convaincant tout du long, mais ce final est le tableau d’une déliquescence où il n’y a plus rien : plus de budget, plus de scénario, plus d’interprétations, plus de mise en scène et sûrement plus de producteur pour contrôler la chose. Houston, on a un énorme problème.
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