Par
Fabien Massin
Publié le
6 déc. 2025 à 12h48
Un toit dans un bureau, un open-space ou une salle de réunion. C’est ce que propose l’association Les Bureaux du cœur aux personnes sans abri. Présente dans plusieurs villes de France, elle a entamé son implantation à Rouen (Seine-Maritime) en 2025. On vous présente ce dispositif solidaire.
Des bureaux chauffés mais très peu occupés
« L’idée a germé chez des dirigeants d’entreprise à Nantes il y a quelques années, qui partaient du constat que les bureaux étaient occupés pendant 30 % du temps en moyenne, tout en étant chauffés », expliquent Mahaut de Fougières, membre de l’équipe permanente à Paris, qui accompagne l’implantation de l’association dans les régions, dont la Normandie, et Levanah Ducret-Bellaloum, une des trois bénévoles à Rouen.
D’où la proposition d’utiliser des bureaux pour autre chose que l’activité des salariés habituelle. À noter que les bureaux inoccupés ne sont pas concernés par ce dispositif, seuls les bureaux actifs le sont. Pour pouvoir accueillir des personnes sans abri la nuit, à des horaires déterminés au préalable, quand les salariés sont partis, il faut que l’entreprise dispose d’un lit, canapé ou clic-clac, d’un espace où se restaurer, avec un micro-ondes, par exemples, d’un accès aux sanitaires et dans l’idéal d’une douche.
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Du côté de la personne accueillie, celle-ci doit : être majeure, engagée dans un projet d’insertion, en situation régulière ou en cours de régularisation, ne pas souffrir d’addictions et ne pas suivre de traitement médical lourd.
La période d’accueil est comprise entre trois et six mois, sauf dans les plus grandes villes (Paris, Lyon, Lille), qui vont jusqu’à neuf mois.
Un véritablement engagement de la part de l’entreprise
« Depuis 2021, 337 se sont engagés dans ce dispositif, dans 36 villes, ce qui représente 900 personnes accueillies, indiquent Mahaut de Fougières et Levanah Ducret-Bellaloum. Ce sont surtout des hommes, dont des travailleurs et étudiants précaires. Il y a des cas où cela n’a pas fonctionné entre l’entreprise et l’invité, mais il y a aussi beaucoup de belles histoires, des liens qui se tissent, des personnes qui s’engagent pour aider les personnes à retrouver un emploi, etc. »
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Pour l’entreprise c’est un choix presque philosophique, moral et éthique. Il s’agit de décider de changer la vie d’une personne.
Mahaut de Fougières et Levanah Ducret-Bellaloum
Pour mettre en relation les entreprises et leurs futurs occupants nocturnes, l’association travaille avec les structures et organismes locaux, qui connaissent les populations concernées, à Rouen des contacts ont ainsi été établis avec Convergence, Agir 76, l’Aper (association de Prévention pour l’Est de Rouen) et Carrefour des solidarités.
« Une personne est actuellement hébergée dans les bureaux d’Axa à Isneauville, informent Mahaut de Fougières et Levanah Ducret-Bellaloum. Une visite sera organisée là-bas avec des personnes intéressées en 2026. Nous allons notamment nous tourner vers des organisations d’entrepreneurs et la Métropole. »
• Découvrez le témoignage d’Alain, à Lille :
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