
Une immense forêt de plus de 1 300 hectares prend forme dans le nord-parisien. Depuis la première plantation il y a six ans, 703 000 arbres ou arbustes ont déjà été mis en terre.
Un projet titanesque. Depuis 2019, la forêt de Maubuisson prend forme, elle s’étendra bientôt sur sept communes et quelque 1 340 hectares. En effet, dans le cadre du Grand Paris, l’Etat souhaitait reconvertir la plaine de Pierrelaye-Bessancourt – polluée aux métaux lourds après un siècle d’épandage par les eaux usées de la Ville de Paris – en une immense forêt.
Aujourd’hui, le Syndicat mixte pour l’aménagement de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt (Smapp) poursuit cet ambitieux projet de créer dans le Val-d’Oise une nouvelle forêt sur les communes de Bessancourt, Frépillon, Herblay-sur-Seine, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen-l’Aumône et Taverny, à 25 kilomètres de l’agglomération parisienne. « L’objectif de cette plantation d’envergure est d’offrir aux générations futures un écrin naturel propice au développement de la biodiversité, un véritable poumon vert en plein cœur de l’Île-de-France », précise le département Val-d’Oise sur son site officiel.
Le syndicat est désormais « propriétaire des trois-quarts de la surface, soit plus de 1 000 hectares. Sur les 4 052 parcelles privées de la plaine, il en reste encore 1 679 à acquérir par voie amiable ou expropriation », révèle La Gazette Val-d’Oise. Le projet total est chiffré à 85 millions d’euros mais c’est également par son ampleur qu’il impressionne. Du jamais vu depuis Colbert, ministre de Louis XIV, avec son ordonnance de 1669. « Le but est à notre portée. L’audace de ceux qui ont cru à ce projet dans les années 2010-2014 est devenue une réalité irréversible pour des siècles », se félicite le président du Smapp, Bernard Tailly, dans les colonnes du journal local.

Dans le détail, ce sont 30 essences différentes d’arbres qui sont plantées. Parmi elles, on compte des érables planes, des chênes rouges d’Amérique, des cormiers, des bouleaux, des tilleuls ou encore des charmes. Ces différentes essences ont été choisies pour maximiser le taux de survie des futurs arbres, la multiplicité des espèces permettant de pallier les potentielles attaques sanitaires. Un travail de longue haleine qui sert un projet taillé pour le long terme, voué à bénéficier à la jeune génération. Pierre-Emmanuel Savatte, directeur de l’agence territoriale Île-de-France Ouest de l’Office national des forêts (Onf), parle bien d’un projet « à 50 ans ».
Vendredi 28 novembre avait justement lieu la septième campagne de plantation de la forêt de Maubuisson, à Herblay-sur-Seine. Ici, « le taux de survie, c’est à dire la reprise à N+1, N+2 et N+5, est de 90 %, c’est excellent », se réjouit Pierre-Emmanuel Savatte, cité par le site d’informations. Chaque année, depuis le lancement du projet, environ 150 000 plants sont mis en terre au total. Depuis la première plantation en 2019, « 703 000 arbres ou arbustes ont déjà été mis en terre », abonde la Smapp. 240 000 nouveaux le seront d’ici la fin de l’hiver.