Il est difficile de décrire le sentiment ambivalent qui nous habite lorsque l’on se trouve face aux œuvres monumentales de Magdalena Abakanowicz, et en particulier ses Abakans. Devant ces prodigieuses tapisseries aux couleurs vives, suspendues dans les airs, qui imposent dans l’espace tridimensionnel leur présence souveraine, l’on se sent d’abord tout petit, presque intimidé.
Puis, peu à peu, en laissant son regard filer le long de leur surface rugueuse de sisal, traversée de plis et d’aspérités, l’on est saisi par la puissance bienveillante et protectrice de ces œuvres époustouflantes que l’artiste considérait comme des « boucliers ». Libre au public du musée Bourdelle, qui consacre à la créatrice polonaise une importante rétrospective, d’y voir tantôt une cape enveloppante, une fleur au pistil jaillissant, ou un sexe féminin triomphant… L’artiste ayant toujours revendiqué la libre interprétation de ses œuvres : « À chacun de voir ce qu’il ou elle veut y voir », affirmait-elle.
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