À Toulon,
l’arrestation d’un voleur de caméras de recul relance la découverte
d’un vaste trafic déjà démantelé en partie autour de
Marseille.
Ces derniers jours, à Toulon, l’arrestation d’un
quinquagénaire a permis de révéler un trafic assez particulier.
Un larcin qui ne nécessite qu’un tournevis, et des
bonnes chaussures de marche pour arpenter les rues à
la recherche de véhicules Renault afin de leur subtiliser leurs
caméras de recul.
Cette économie parallèle n’est à priori pas nouvelle.
Elle a en effet prospéré dans plusieurs villes de
l’Hexagone à en croire les différents récits. Au fil de l’enquête,
on a découvert que les caméras de recul étaient au cœur d’un
incroyable marché, comme l’explique
Le Figaro.
Un voleur de caméras de recul interpellé à
Toulon
Le suspect toulonnais, arrêté le 26 novembre dernier,
a reconnu pas moins de dix-huit vols. En réalité, les policiers
pensent qu’il en a commis davantage, tant la méthode était simple.
Il lui suffisait en effet de repérer une Clio 5 ou un Renault
Captur, de vérifier l’absence de témoins et d’introduire le
tournevis sous le logo. Une fois la manœuvre effectuée en l’espace
de quelques secondes, il pouvait repartir avec son butin. Certaines
victimes racontent qu’elles n’ont rien entendu, rien vu, juste un
logo enfoncé et un trou béant. L’homme revendait ensuite chaque
pièce entre 5 et 18 euros au marché aux puces d’Hyères. Une
somme dérisoire, surtout quand on sait qu’une caméra neuve
s’affiche aux alentours des 200 euros.
Ce qui a été à l’origine de cette magouille, c »est le
manque de stock qui alimente tout le système. De nombreux garages
sont en effet à la recherche de ces pièces devenues des denrées
rares. Pendant l’été 2024, on a recensé des plaintes à Marseille,
Béziers, Lyon, Narbonne. Le même schéma partout. Et à mesure que
l’on avançait dans l’enquête, on retrouvait l’empreinte de ce
trafic dans des quartiers entiers. Même Renault a confirmé
une avalanche de vols, preuve que le phénomène dépassait
largement la petite délinquance locale.
Un trafic de caméras de recul jusqu’au port
de Marseille
Ce que l’arrestation toulonnaise a surtout montré,
c’est que ce trafic ne reposait pas sur un voleur isolé. Les
services de police des Bouches-du-Rhône avaient ainsi déjà noté un
pic anormal de plaintes, notamment autour
du port autonome de Marseille. Les chiffres communiqués ont
donné le vertige. Ce sont en effet pas moins de 538 caméras qui ont
été dérobées, dont 400 rien que sur la zone
portuaire, un volume jamais vu. C’est le Groupe de lutte
contre le trafic auto (GTA) qui a remonté la piste après un vol
raté à Vitrolles.
L’analyse des téléphones a relié l’homme à des vols à
Aubagne, Marseille, Vitrolles. Un puzzle
impressionnant, où chaque pièce retrouvée amenait une
nouvelle zone touchée. Dans tout ça, le port autonome a joué un
rôle central. Des centaines de véhicules neufs y transitent,
alignés sur des parkings immenses, parfois sans surveillance
rapprochée. Un terrain rêvé pour des voleurs qui savent exactement
quoi viser et comment repartir discrètement.