Par
Thomas Martin
Publié le
6 déc. 2025 à 19h28
Il n’est pas l’hôte le plus connu du cimetière du Père-Lachaise à Paris mais Fernand Arbelot a une sépulture qui fait parler d’elle parmi les quelque 70 000 tombes présentes dans l’est de la capitale. Un morceau de patrimoine à découvrir lors d’une balade aux mêmes titres que d’autres dernières demeures immanquables présentes ici.
En contemplation devant ce visage féminin
Conçue dans les années 1940, cette sépulture représente un homme allongé, tenant dans ses mains, en miroir, le visage d’une femme, figé dans l’éternité. Une mise en scène qui intrigue forcément. D’autant que sur la plinthe avant est écrit : Sur la plinthe avant : « Ils furent émerveillés du beau voyage qui les mena jusqu’au bout de la vie ».
Le gisant, sculpté en pierre sombre, ne semble pas mort, mais en contemplation devant ce visage féminin, aux traits délicats, qu’il tient entre ses mains. Il s’agirait du portrait de son épouse, Arlette, qu’Arbelot aurait voulu regarder “jusqu’à la fin des temps”. Un souhait qu’il aurait formulé de son vivant.
Cette tombe, que l’on doit à Adolphe Wansart, sculpteur et peintre belge, marque un contraste entre la vie semble-t-il plutôt discrète de Fernand Arbelot et la flamboyance de son monument.
Fernand Arbelot est né le 16 février 1880 à Paris (17ème). Il sort diplômé de l’école des Hautes Etudes Commerciales. Il fait son service militaire en 1900 puis en janvier 1914, devient directeur de la Banque Continentale de Paris (Boulevard Haussmann). Il est mobilisé le 29 novembre 1914 et obtient le grade de lieutenant.
Il épouse le 7 août 1919, à Paris (16e), Henriette Marie Louise Gicquel. Son acte de mariage le note comme employé de commerce.
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En août 1942, il fait partie des directeurs adjoints de l’agence de la Westminster Foreign Bank Ltd (18, place Vendôme à Paris) puis en est directeur en octobre 1942, indique la notice le concernant sur le site du Père-Lachaise.
Fernand Arbelot décède le 16 novembre 1942 à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Ses obsèques ont lieu en l’église de Rueil-Malmaison, ville où on l’inhume. Lors de l’inhumation de sa femme, le 20 avril 1967, ses restes la rejoignent, le même jour, au cimetière du Père-Lachaise.
C’est la singularité de sa sépulture, bien plus que sa biographie, qui lui assure donc aujourd’hui un héritage posthume.
La tombe est régulièrement partagée sur les réseaux sociaux, célébrée comme l’une des plus romantiques du cimetière.
Pendant ce temps, Fernand Arbelot, inconnu devenu iconique, continue de regarder l’amour. Jusqu’au bout.
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