Découvrez ce qui a retenu l’attention de la rédaction du Figaro après l’impressionnant succès de l’UBB chez les Bulls sud-africains en Champions Cup (33-46).
TOPS
Le match plein de Palu et Matiu
Parler de l’UBB, c’est avant tout évoquer la «Patrouille de France» et les Lucu, Jalibert, Depoortère ou encore Moefana. Mais en Afrique du Sud, le paquet d’avants a bien contenu la puissance sud-africaine. Dominés en mêlée, les «gros» ont toutefois pu compter sur l’énorme match du deuxième-ligne Boris Palu et du numéro 8 Temo Matiu. Le premier cité a inscrit un essai en force en fin de partie, était encore au soutien d’une belle action girondine à cinq minutes de la fin et s’est employé en défense (10 plaquages, un seul raté). L’une des satisfactions du recrutement de l’UBB.
Matiu, lui, a réalisé plusieurs courses tranchantes (50 mètres parcourus), n’a jamais reculé et a également battu trois défenseurs. Un match plein pour le jeune troisième-ligne. À noter le très bon match de Matthieu Jalibert également, mais ce n’est plus une surprise.
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Sacrée performance de l’UBB
Seuls les Anglais de Northampton avaient réussi à l’emporter sur la pelouse de Pretoria face aux Bulls. Aucune équipe française n’avait réussi à s’imposer là-bas. L’UBB en avait fait les frais en janvier 2024 avec une défaite frustrante (46-40). Dans le même style de rencontre, les joueurs de Yannick Bru ont su faire le dos rond, surtout lorsqu’ils étaient menés de 11 points à la pause. La seconde période, archi maîtrisée, leur a permis de signer un très beau succès pour leur entrée en lice. Le voyage retour jusqu’en France sera plus léger.
L’entrée tonitruante de Rayasi
L’international fidjien avait remplacé Romain Buros à l’arrière juste après la reprise. Déjà très en forme face à Montpellier la semaine passée en Top 14, le très athlétique trois-quarts a réalisé une grande entrée en jeu. Sur son premier ballon, il s’engouffre dans un intervalle et assure la continuité près de l’en-but adverse. Sur le temps de jeu d’après, Palu peut aplatir. Auteur d’un bon plaquage sur l’ailier De Klerk en fin de partie, il y est aussi allé de son essai (72e), après une belle accélération et un essai planté… à une seule main.
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FLOPS
Une gestion des renvois à revoir
Sur ce point, Girondins et Sud-Africains pourront travailler ensemble. Lors de la première demi-heure de la rencontre, les deux équipes se sont constamment mises en danger juste après avoir marqué un essai. Sur les renvois, les réceptions étaient manquées. Il y a eu aussi ce ballon coffré par Moefana au sol (25e), qui a mené à l’essai d’Akker Van der Merwe. Des situations qui ont permis aux équipes adverses de récupérer de bonnes munitions à quelques mètres des différents en-buts.
… et une défense passoire
Avoir une ligne de trois-quarts XXL, marquer un paquet d’essais, c’est bien. Avoir une défense solide, c’est quand même mieux. Certes l’UBB a passé 46 points aux Bulls chez eux mais ils en ont aussi encaissé 33 (5 essais), en manquant des plaquages faciles, avec des replacements hasardeux. Sur des combinaisons plutôt simples, les Bulls ont trouvé des failles énormes dans la défense girondine. Pas sûr que la performance défensive plaise à un entraîneur aussi précis que Yannick Bru.
La difficile après-midi de Buros
L’arrière de l’UBB est quasiment à chaque fois irréprochable. Joueur sûr sous les ballons aériens, bon relanceur et doté d’un long jeu au pied, l’international français (1 sélection) a cette fois-ci eu du mal face aux Bulls. Peu inspiré, mis sous pression par l’ailier De Klerk (29e), auteur d’un en-avant «facile» qui a mené à l’essai des Sud-Africains à la pause et surtout déposé par l’ailier Canan Moodie (37e), le natif d’Aire-sur-l’Adour (Landes) a également perdu des duels aériens. Buros est d’ailleurs sorti à la 47e minute. Inhabituel… Pas son meilleur match donc mais vu le talent du garçon, il rebondira rapidement.
Les Bulls ont perdu pied
Dans leur arène, les «taureaux de Pretoria» ont totalement perdu leur bataille en seconde période. C’est simple, l’UBB a quasiment eu la totalité des ballons dans le camp sud-africain (69 % de possession sur l’ensemble de la partie). Malgré un banc costaud, avec notamment une première ligne remplaçante internationale, les Bulls ont perdu pied, commettant également un bon nombre de fautes (deux cartons jaunes infligés). En fin de partie, les Sud-Africains ont lâché, à l’image d’une passe en touche de Pollard ou d’un jeu au pied désinvolte de Moodie.