1 Intimidation et pression permanente
C’est l’un des objectifs des principaux « compétiteurs » militaires. Montrer qu’aucun site, aussi sensible soit-il, n’échappe à ses incursions et à ses activités d’observation, comme pour dire : « Regardez comment je vous observe et comment vous êtes vulnérables, jusqu’au cœur de votre dissuasion nucléaire ». À ce niveau, il s’agit moins de recueillir des données stratégiques que de montrer sa présence et d’occuper le terrain. Le survol de drones et, par le passé, les observations réitérées de pseudo-chalutier russes alimentent cette pression permanente.
2 Recueil de données militaires et stratégiques
Il y a beaucoup de choses à apprendre lors d’un survol d’une base militaire aussi sensible que celle de l’Île-Longue. Tout d’abord, l’activité et la présence des sous-marins nucléaires de la force de dissuasion. Sont-ils à quai, en mouvement, procède-t-on à leur armement, à leur avitaillement ? Le transport des armes nucléaires depuis le site ultra-secret de Guenvenez fait également partie des points d’intérêts stratégiques. Plus dans le détail, les mouvements de personnels, de patrouilles, l’observation des routines de protection peuvent être des données interressantes et recherchées par une force hostile.
3 Risque de collision avec un aéronef
Le risque d’accident est régulièrement pris en compte par les pilotes des zones ainsi survolées. Les survols de drone en zone interdite, souvent feux éteints et par des modèles de plus en plus imposants, font peser le risque de collision pour les avions et les hélicoptères autorisés à évoluer en zone militaire réglementée (P112). Le sujet est pris très au sérieux pour les pilotes d’hélicoptères de la base aéronavale du Poulmic, qui s’entraînent régulièrement de nuit ou partent en mission de sauvetage en mer depuis la presqu’île de Crozon. La collision avec un drone pourrait causer de graves dommages en cas de choc frontal.
4 Attaque ciblée ou diversion
En cas de montée des tensions ou d’un conflit armé ouvert, un drone survolant une base navale pourrait larguer un armement léger, comme on le constate tous les jours sur le théâtre de guerre ukrainien. Les sous-marins lanceurs d’engins ou les armes nucléaires transportées depuis le site de stockage de Guenvenez seraient des cibles de tout premier choix. Un drone qui arriverait à se jouer des systèmes de brouillage de la base militaire pourrait également créer un point de diversion ou de concentration des moyens de défense afin de favoriser d’autres points d’entrée et de vulnérabilité sur la base.