Par
Jessie Leclerc
Publié le
6 déc. 2025 à 17h04
À 22 ans, Kaïna et Fiona en avaient assez d’entendre la même phrase : « Il n’y a rien à faire à Rouen. » Amies et grandes adeptes des réseaux sociaux elles décident de transformer la plainte en projet. De là naît Kazart, une initiative qui veut « redynamiser la ville » et donner accès à la culture sous toutes ses formes. Rencontre.
« Rouen est une ville ennuyeuse »
Elles sont parties d’un constat : « Rouen est une ville ennuyeuse ».
« On a remarqué qu’il n’y avait pas énormément de choses pour la jeunesse à Rouen. Nous, on part tout le temps sur Paris pour se divertir, car ici on ne trouve rien », déplore Kaïna, professeur de danse à la MJC et la Maison pour tous de Sotteville-lès-Rouen. Fatiguées de toujours devoir aller dans la capitale, et faute de solution trouvée sur place, les deux amies décident de créer elles-mêmes leur solution : Kazart.
Visualiser le contenu sur Instagram
Kazart, contraction de « casa » et « art » signifie littéralement, « la maison de l’art ». L’association à but non lucratif propose des ateliers créatifs et culturels pensés pour les jeunes : décoration de tote bag ou de coques de téléphones, peinture, bento cake et bientôt des stages de danses africaines et hip-hop.
Et les deux créatrices de contenu n’ont rien laissé au hasard. « On est parties à Lyon et Paris tester ce qui se faisait et on a essayé de voir ce qui pouvait s’appliquer à Rouen », décrit Fiona, diplômée de pâtisserie.
Elles observent rapidement que l’offre locale est plus limitée que dans ces deux grandes villes, mais ne se laissent pas abattre pour autant.
Vidéos : en ce moment sur ActuDes ateliers dans des restaurants et cafés partenaires
Le concept est plutôt simple. Les filles proposent divers ateliers qu’elles organisent de A à Z, jusqu’à l’animation le Jour-J, dans des établissements partenaires. Actuellement, quatre commerçants ont accepté leur pari un peu fou : Bubblicious, Gold Beef, le Millennial et New School Tacos.
Elles s’adaptent à chaque lieu et l’échange profite à tous. « On achète tout le matériel, les restos n’ont rien à faire. De leur côté ça leur ramène du monde, surtout sur des journées et horaires plus creux », détaille Fiona.
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Pour chaque animation, il faut compter une vingtaine d’euros et jusqu’à 35 euros pour l’atelier Bento cakes. « C’est un petit coût, mais ça reste raisonnable, ça nous permet de rembourser le matériel et souvent une boisson est offerte », expliquent les associées.
Créer du lien
Avec leurs ateliers, les Rouennaises visent principalement « les 14-29 ans », avance Fiona. Elles espèrent ainsi rassembler et créer du lien. « On cherche aussi à ce que les jeunes seuls découvrent Rouen et rencontrent du monde », confie Kaïna.
« On a déjà eu deux filles venues seules et super stressées à un atelier, qui ont finalement été tellement contentes qu’elles ont réservé de nouveau la semaine d’après », se réjouit la jeune femme.
Kaïna et Fiona sont persuadées d’avoir lancé un projet qui a du sens. Sur les réseaux sociaux, les vues et les likes s’accumulent. Déjà des internautes d’autres villes comment à s’y intéresser. « On a même eu des messages de gens du Havre », s’étonne encore Fiona.
Des projets à venir
Kazart compte développer un site web pour faciliter les inscriptions, d’ici la fin de l’année. Les filles espèrent aussi pouvoir collaborer avec les mairies locales pour continuer de s’étendre et même organiser des événements.
« Pourquoi pas inviter des artistes. Certains sont déjà venus nous voir naturellement. Mais aussi des entrepreneurs locaux pour montrer ce qu’ils font, avec des ateliers autour, un traiteur et de la musique en fond », détaille déjà Fiona.
Et si les filles ont autant d’idées ensemble, c’est parce que leur duo fonctionne très bien. Il faut dire que les deux amies se sont rencontrées au lycée et ne se sont plus jamais quittées.
« Pour les ateliers, on est super complémentaires. Moi je suis calée en pâtisserie et Kaïna est super douée dans tout ce qui est créatif », sourit Fiona. « Quand on bosse ensemble c’est simple, ça file tout droit ».
Pour participer aux ateliers, les organisatrices publient leur planning sur leurs réseaux sociaux. Les réservations se font par messages privés.
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