« Cette audience marque une nouvelle étape vers la révélation de la vérité sur cette affaire et pour le renforcement de la responsabilité dans le monde du football. Cette affaire ne vise pas à nuire au football : elle vise à protéger son intégrité », a déclaré dans un communiqué le Cardiff City Football Club quelques jours avant le début du procès qui doit l’opposer au FC Nantes, à partir de lundi 8 décembre 2025. Le club gallois a saisi le tribunal de commerce de Nantes (Loire-Atlantique) en 2023 pour réclamer réparation au titre des pertes de revenus et autres préjudices subis par le club en raison du décès d’Emiliano Sala, alors transféré entre les deux équipes. Il réclame notamment réparation au titre des pertes financières et de réputation que représentait le passage de Cardiff de la division 1 à la division 2.

L’attaquant Emiliano Sala, âgé de 28 ans, avait trouvé la mort en janvier 2019 dans un accident d’avion au-dessus de la Manche alors qu’il rejoignait Cardiff City, auquel il avait été transféré depuis le FC Nantes. Il n’a pas eu le temps de jouer avec son nouveau club.

Face au tribunal de commerce de Nantes, Cardiff City défend que le FC Nantes était, via son agent Willie McKay, le commanditaire du vol privé à bord duquel le footballeur avait pris place et que, si le transfert était effectif au moment de l’accident selon le Tribunal arbitral du sport (TAS), c’est l’organisation de ce vol qui est en cause.

Le transfert était bien finalisé

De son côté, le FC Nantes conteste « l’existence d’une faute, un lien de causalité entre les hypothétiques fautes et le préjudice, et ensuite le préjudice », a affirmé l’entourage de Waldemar Kita, président du FCN. Le club, ajoute-t-on de même source, « ne doute pas que les demandes de Cardiff seront purement et simplement rejetées, à l’image de toutes les autres ».

Dans une autre procédure liée au contentieux entre les deux clubs, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a estimé en 2022 que le transfert du joueur était bien finalisé au moment de sa mort. Et en 2023, le tribunal du football de la Fédération internationale (Fifa) a ordonné à Cardiff de régler au FC Nantes le solde du transfert du joueur argentin, soit à l’époque, un peu plus de 11 millions d’euros sur un total de 17 millions.

Concernant la procédure engagée devant le tribunal de commerce de Nantes, Cardiff City dit estimer qu’« il s’agit de garantir des standards plus élevés dans notre sport, en particulier en matière de transferts ». Le club pointe l’organisation de « vols illégaux » par un agent selon lui « interdit d’exercice ». Après une analyse menée par un expert mandaté par Cardiff City, le club avait chiffré son préjudice à plus de 120 millions d’euros. Initialement prévue en septembre, l’audience sur le fond avait été renvoyée au 8 décembre.