Un appel à rassemblement « contre l’islamophobie » a été lancé pour dimanche 18 heures à Paris après le meurtre d’un fidèle, vendredi, dans une mosquée du Gard, un crime a priori prémédité après lequel le meurtrier a filmé sa victime en insultant l’Islam.
Le suspect toujours en fuite, avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme d’une vingtaine d’années en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises : « Je l’ai fait […] » et tenant des propos insultants envers l’Islam.
Le rassemblement prévu place de la République sera ponctué par une minute de silence en mémoire de la victime. L’appel, qui a été lancé sur les réseaux sociaux, a notamment été relayé par plusieurs figures de LFI comme Éric Coquerel ou Rima Hassan ou la numéro un des Verts, Marine Tondelier.
Parralèlement, dans l’attente de l’interpellation du meurtrier, une marche blanche en souvenir de la victime est organisée ce dimanche après-midi à partir de 14h30, entre la mosquée Khadidja où s’est déroulé le drame et la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants au nord d’Alès.
Un appel à la vigilance
Réagissant à ce drame, François Bayrou a dénoncé samedi une « ignominie islamophobe » : « Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’Etat sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni », a ajouté le Premier ministre sur X.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam en France, s’est dit « horrifié » par cet « attentat terroriste anti-musulman » et appelle les musulmans de France à « l’extrême vigilance », selon un communiqué. Le CFCM, qui fustige « les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine antimusulmane », recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées.
Il appelle en outre les pouvoirs publics « à déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans ».
De son côté, la Grande mosquée de Paris a même évoqué une possible dimension « terroriste » à ce meurtre, dans une réaction sur les réseaux sociaux dans la nuit de samedi à dimanche. « Il fait peu de doute que son auteur a été motivé par la haine des musulmans », assure ainsi la Mosquée de Paris, en demandant « désormais aux autorités compétentes de communiquer au public si la piste terroriste est privilégiée ». « Nous devons considérer la dimension et la gravité d’un tel acte, et agir pour la sécurité de tous », insiste le communiqué.