De retour proche de chez lui, pour un concert à Victoire 2, l’ancien ostréiculteur qui a fait un passage par la Star Academy se confie sur son premier vrai concert à domicile, son nouvel album Il faudra le faire et la manière dont la scène lui permet de se réaliser pleinement en tant qu’artiste.
Vous revenez chanter à Montpellier, donc c’est tout près de Frontignan où vous avez grandi. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?
C’est un peu stressant, parce que je vais avoir plein de gens que je connais dans la salle. Ce sont des concerts où je dois prouver deux fois plus. Mais c’est toujours un plaisir de revoir tout le monde. Revenir à la maison, c’est vraiment génial. J’avais déjà joué une fois à Montpellier en première partie d’Eyal au Rockstore, mais c’était trop court. Là, c’est un peu ma première vraie date, et j’espère que le public sera bouillant.
Jouer à domicile change-t-il la préparation ?
Oui, il y a ce côté de représenter le coin, donc il faut être à la hauteur deux fois plus. Mais notre show est très carré et bien préparé. Je pense que ça va être un super moment pour tout le monde, pour nous comme pour le public.
Victoire 2 est une salle où vous aviez l’habitude d’aller ?
Je n’y suis jamais allé. J’en ai beaucoup entendu parler car je travaillais à la Ferme Marine des Aresquiers, où nous organisions des concerts. Mon ancien patron, qui connaît très bien la salle, m’a toujours dit que c’était un endroit trop cool. C’est drôle de découvrir une salle en étant sur scène pour la première fois. Je suis plus familier des salles parisiennes maintenant. Mais c’est vrai qu’avant de faire de la musique, j’allais très peu voir de concerts.
Le titre de l’album, Il faudra le faire, est fort, presque comme une résolution ?
Cet album est le fruit de pas mal de galères. Faire un album, ce n’est pas juste sortir 12 chansons, mais écrire 45 ou 50 titres, trouver la cohérence, rester motivé pendant plus d’un an… C’était angoissant, même si toujours plaisant. Le single Il faudra est arrivé en dernier, et le titre de l’album s’est imposé : il me fallait le faire. Cet album parle de mes peurs et de toutes ces choses qu’il faudra accomplir.
Votre chanson Le temps perdu évoque les ruptures amoureuses. Votre célébrité après la Star Academy a-t-elle compliqué les choses ?
Je suis mal à l’aise avec le mot « célébrité » car j’ai l’impression de n’avoir encore rien fait, mais je ne pense pas que cela ait changé grand-chose à mes relations, si ce n’est que je rencontre des gens dans une sphère différente. Cette chanson m’a aidé à la suite d’une rupture.
Vous avez quitté Frontignan pour Paris, et dans Dans Paris, vous parlez d’un chamboulement. Vous avez changé là-dessus ?
Oui, complètement. Après l’émission, c’était un tourbillon de fêtes, de concerts, toujours un prétexte pour sortir. Je dormais le jour et vivais la nuit, pas très productif. Faire cette chanson m’a permis de conscientiser et de me remobiliser. Aujourd’hui, je garde un équilibre et je me concentre sur ce que je veux vraiment faire. Je fais toujours la fête, mais je suis maintenant beaucoup mieux organisé.
Fin septembre, vous avez écrit un long message sur votre compte Instagram exprimant vos doutes sur ce que vous viviez. Pas de regret d’avoir quitté l’ostréiculture ?
Bien sûr. C’est un métier rempli d’incertitudes. On ne touche pas toujours un salaire fixe, tout est instable. Quand une chanson marche moins ou qu’un concert est moins rempli, on se pose mille questions sur l’avenir. Écrire sur ces moments aide à relativiser et à retrouver l’amour de la musique, qui rattrape tout le reste.
La musique avant tout
Vous pouvez faire les deux, ostréiculteur et musicien ?
Non, sauf à être une énorme star ou débutant avec un job alimentaire. Chaque seconde de mon temps est consacrée à développer ce projet. Faire les deux est impossible pour l’instant. Peut-être un jour, mais ce n’est pas mon souhait.
Vous avez fait une chanson de cette envie de mener une carrière sur scène J’veux pas repartir
Oui. Je pensais être un artiste de studio, mais la scène est mon endroit préféré. J’adore partager un moment avec le public et recevoir autant que ce que je donne. Ma place est là, et je veux que ça dure.
Le titre le plus difficile à écrire ?
Balade à deux. C’est une chanson sur mon père, avec qui j’ai eu une relation très compliquée pendant… plus de 20 ans, je pense, donc une très grosse partie de ma vie aujourd’hui et avec qui ça va beaucoup mieux maintenant. Mettre ces mots sur une chanson et lui faire écouter, c’était très difficile.
Vous allez rester après le concert ?
Je dois repartir parce que je suis en studio le lendemain. Mais je pense que je vais venir passer quelques jours pendant les fêtes, peut-être, aller refaire un petit tour sur le bateau et voir un peu ce qui se passe à Noël dans les huîtres.
Jeudi 11 décembre à 20 h 30. Victoire 2, 2 Rue Théophraste Renaudot, Saint-Jean-de-Védas. Tarif : 24 €.
