Jean-Pierre Peugeot et Franck Taquet pourraient ne jamais s’arrêter de parler de leur engagement au sein de la sécurité routière de la préfecture des Alpes-Maritimes. Une belle complicité unit ces deux hommes aujourd’hui chargés de mission deux-roues. Jean-Pierre Peugeot a été gendarme, Franck Taquet, lui, a été policier. Ces deux motards passionnés l’affirment : « Le bénévolat à la sécurité routière, c’est d’abord un travail d’équipe. »
49 bénévoles dans le département
Avec eux, 47 autres citoyens se sont engagés à animer des conférences, monter des ateliers et discuter de prévention routière. Sur un bout d’autoroute, dans une salle de classe ou les locaux d’une entreprise.
Si Franck et Jean-Pierre viennent des forces de l’ordre, d’autres bénévoles sont issus, eux, du civil. Des hommes et des femmes au parcours divers qui ont choisi de donner de leur temps pour une cause qui leur tient à coeur.
« Au minimum deux fois par an », explique Nadia Hulin, à la tête du bureau de la sécurité routière et qui veille à l’équilibre de tout ce petit monde. « Certains viennent à la suite d’un drame », explique encore Nadia Hulin. Un travail de fourmi que Franck et Jean-Pierre tiennent à saluer. « L’équipe est très dynamique, Nadia nous emmène, c’est fondamental d’avoir quelqu’un qui structure l’action. » Jean-Pierre sourit : « Nadia, elle ne fait rien sans nous et nous, on ne fait rien sans elle ».
Se sentir utile
« J’ai commencé petit à petit, se souvient Jean-Pierre Peugeot qui a aussi longtemps été coach sportif. Au tout début, j’allais sur les lieux d’accident que j’analysais. Je réfléchissais ensuite à comment améliorer ces tronçons accidentogènes. » Des choses simples, « comme un feu rouge caché par une plante » à plus complexes, « comme l’étude des pneus ou de la route. »
Franck Taquet, lui, était déjà chargé de sécurité routière au sein de la police. « Devenir intervenant départemental de sécurité routière (IDSR) s’est fait naturellement, et cela m’a permis d’étendre mon réseau. » Les deux hommes co-animent depuis peu la formation dédiée aux deux-roues. Les participants y apprennent à bien se positionner sur la chaussée, comment fonctionne leur véhicule…
Un moment privilégié, estiment Jean-Pierre et Franck, pendant toute une journée. « Les gens se tutoient, déjeunent ensemble, ça les rapproche aussi des forces de l’ordre. »
Apprendre des autres
« Quand on se déplace en tant que bénévole, c’est qu’il y a une envie, explique Jean-Pierre Peugeot. L’envie d’être ensemble, d’abord. »
« Pour que ça tienne, il faut qu’il y ait une ambiance. Moi, je retiens surtout l’échange humain qui va au-delà de l’action bénévole », poursuit Franck Taquet. « Et la volonté d’offrir de son temps, renchérit Jean-Pierre qui parle d’altruisme comme qualité première pour s’engager. Les gens viennent pour être ensemble pas parce qu’ils sont payés », poursuit l’ancien gendarme.
« Regarder la machine à café qui se met en route, écouter les discussions qui démarrent. On vient ici parce que ça crée du lien », résume Franck. « Cette année, explique Nadia Hulin, l’accidentalité mortelle a baissé de 18%, soit neuf vies sauvées. C’est énorme. Et c’est grâce à eux ».