«Personne, depuis les sculpteurs de la Grèce, n’a procuré à ce degré l’illusion de la vie, non pas l’illusion de surface, mais l’illusion réelle, l’illusion de la vie totale dans son frémissement secret et continu», écrivait Elie Faure dans son premier livre, consacré en 1903 à Diego Velazquez (1599-1660), le peintre des Ménines, tableau qui inspira aussi bien les philosophes (Michel Foucault) que les artistes (Picasso). Un portraitiste plein d’humanité des bouffons, des difformes, des ivrognes mais aussi du roi d’Espagne et de sa famille dont il fut le peintre attitré, celui qui fit le portrait du Pape Innocent X – maintes fois réinterprété par Francis Bacon – et qui peignit Vénus à son miroir, prise pour cible par la suffragette Mary Richardson puis par les militants de Just Stop Oil. Un «monument» de l’histoire de l’art.

«Monument», le mot est de Stéphane Sorlat, producteur notamment du Mystère Jérôme Bosch en 2016, puis de L’Ombre de Goya en 2022, tous deux signés José Luis Lopez-Linares, qui se fait aujourd’hui réalisateur pour L’Enigme Velazquez, troisième opus documentaire consacré à un grand du musée madrilène du Prado. Au scénario, on retrouve notamment Cristina Otero Roth, qui travailla sur les films précédents.