Hiver, couette et Netflix : pourquoi on adore rester chez
soi
Novembre installe ses soirées précoces et l’envie de se glisser
sous la couette devient irrésistible. Plaid, grosses chaussettes,
chocolat chaud et série sur Netflix : le tableau parle à tout le
monde. Cette atmosphère de cocooning colle à la saison et aux
journées qui raccourcissent, surtout quand le
télétravail simplifie le fait de ne quasiment pas
mettre le nez dehors.
Les psychologues le rappellent, ce réflexe est humain. « Il est
tout à fait normal de ne pas avoir envie de sortir. À cette époque
de l’année, nous avons tendance à entrer en mode hibernation »,
explique le Dr. Daniels, psychologue clinicien, au magazine Strong
Women. Reste à savoir à partir de quand cette routine d’hiver
commence à nous jouer des tours…
Rester chez soi toute la journée : ce que disent les
experts
Quand cette tentation devient une habitude, l’alerte s’impose.
« On a constaté que lorsqu’on reste trop longtemps à l’intérieur, on
ne satisfait plus nos besoins fondamentaux ce qui peut avoir des
conséquences sur notre santé mentale », prévient Dr. Daniels. En
clair, se couper du dehors finit par rogner ce qui nourrit
l’équilibre psychique au quotidien, au premier rang desquels le
lien aux autres.
Le psychologue insiste sur ces micro‑contacts qui rythment une
journée et que l’on croit anodins : « Le contact en face à face est
essentiel à notre bien-être ». Et de donner des exemples concrets
qui parlent à chacun : « Parler à la caissière au supermarché,
sourire aux inconnus, faire une promenade avec un ami sont des
petites choses à ne pas négliger ». À force d’éviter ces échanges,
l’isolement social s’installe et la morosité
avec.
Sédentarité, lumière naturelle et moral : pourquoi l’hiver
accentue les risques
L’hiver réunit plusieurs facteurs qui, mis bout à bout, pèsent
sur la santé. D’abord, la sédentarité augmente
mécaniquement quand on vit au ralenti entre quatre murs : on marche
moins, on reste plus souvent assis, on bouge peu. Résultat, le
corps “rouille”, les tensions s’accumulent et l’humeur en prend un
coup. Ensuite, sortir même quelques minutes, c’est respirer l’air
frais et se reconnecter à un environnement qui apaise. De
nombreuses études ont d’ailleurs observé qu’une simple balade en
forêt suffit à booster l’humeur et à réduire la sensation de
douleur.
Autre clé largement sous‑estimée : la lumière
naturelle. Les courtes journées privent l’organisme d’un
repère essentiel pour le moral et le sommeil, sans parler du coup
de pouce à la vitamine D. À l’inverse, passer des
heures sous une lumière artificielle et face aux écrans s’associe à
davantage de problèmes de santé, dont un risque accru de diabète,
de dépression et d’obésité. Au passage, ce trop‑plein lumineux en
intérieur peut aussi dérégler le cycle veille‑sommeil, ce qui
complique les endormissements et la récupération. Aujourd »hui,
l’enjeu est moins de “tenir bon” à l’intérieur que de réintroduire
de vrais repères.
Que faire si vous devez rester enfermé
chez vous cet hiver ?
Il y a des jours où les impératifs personnels ou pro empêchent
de sortir. Dans ce cas, réactiver le mouvement devient prioritaire.
« L’activité physique est essentielle, elle nous aide à se
débarrasser des tensions et des angoisses accumulées, libère les
endorphines et renforce notre capacité de réaction face aux
infections », rappelle Dr. Daniels. Concrètement, on peut programmer
de courtes sessions de renforcement, faire des étirements entre
deux réunions, monter des escaliers, danser cinq minutes sur sa
musique préférée. L’idée n’est pas la performance, c’est de rompre
l’inertie.
Reste le lien aux autres, même quand on ne peut pas mettre le
pied dehors. Les appels en visio recréent ce
fameux face à face si précieux à l’équilibre, mieux qu’un simple
texto. Le spécialiste recommande aussi de glisser des respirations
mentales dans la journée : méditation guidée, respiration en
cohérence cardiaque, ou encore des activités
créatives pour stimuler l’esprit et casser la monotonie.
Deux ou trois repères simples, répétés chaque jour, suffisent
souvent à traverser l’hiver sans s’y perdre.