Par

Inès Cussac

Publié le

7 déc. 2025 à 8h00

Le renouveau commence par un retour aux sources. Entre le tumulte de la rentrée et les fêtes de fin d’année, la startup Toit de Paris a choisi son créneau pour déménager et lancer sa collaboration avec l’artiste C215, figure du street art en France.

Pour Constance Fichet-Schulz, initiatrice du projet visant à transformer des couvertures en zinc en objets d’art, cette première capsule signe la rencontre entre deux symboles parisiens. L’un, l’artiste, est connu notamment pour avoir réalisé des portraits historiques sur les boîtes aux lettres de la capitale. L’autre, le couvreur zingueur au savoir-faire classé au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, façonne le gris de Paris depuis près de 200 ans. « Cette collaboration avec un artiste engagé et marqué à Paris, vient sublimer l’œuvre de l’artisan », fait remarquer l’entrepreneuse.

Victor Hugo, Arthur Rimbaud et Charles Baudelaire

Après un départ de l’atelier situé près de Nantes (Loire-Atlantique) vers Clichy (Hauts-de-Seine), initié en octobre 2025, Toit de Paris peut désormais revendiquer l’étiquette « fabriquée en Île-de-France ». Entre la reprise du zinc sur les chantiers à Paris, le stockage, le nettoyage et la découpe à Villepinte (Seine-Saint-Denis) ou encore le pliage à Massy (Essonne) la production se veut locale en plus d’être circulaire.

Pour rappel, le matériau emblématique choisi par le baron Haussmann doit être changé tous les demi-siècles aujourd’hui. « C’était un challenge de faire un marquage sur un matériau de plus de 50 ans », témoigne Constance Fichet-Schulz dont chaque pièce vendue comme « un morceau de Paris » se veut aussi l’illustration d’une production bas carbone et responsable.

Ainsi, l’artiste C215 a dû composer avec un support ayant déjà vibré dans un environnement extérieur. La profondeur de champ, les nuances de gris, les éclats de peinture à la bombe… Chaque détail a été travaillé pour les 30 exemplaires numérotés par portrait et signés de la main du street-artiste.

Les figures de Victor Hugo, Arthur Rimbaud et Charles Baudelaire n’ont pas été désignées au hasard. « Ce sont les icônes littéraires du XIXe siècle, qui vivait sous Haussmann », retrace Constance Fichet-Schulz. Un moyen de faire dialoguer le patrimoine, l’art et la durabilité.

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