@EliottD5 via X
Un message lumineux « on dégage le RN » apparait lors de la Fête des Lumières, à Lyon, dans la soirée du samedi 6 décembre.
EN BREF • Des slogans militants ont été projetés lors de la Fête des Lumières à Lyon, ciblant le RN et la police.
• Les autorités locales et le syndicat policier ont condamné ces messages, les jugeant inacceptables.
• Ces projections interviennent avant les élections municipales et rappellent notamment les violences policières de Sainte-Soline.
Des messages politiques, en lettres capitales. La Fête des Lumières, qui se déroule chaque année début décembre dans la ville de Lyon, a été perturbée ce samedi 6 décembre au soir par plusieurs messages militants, visant le Rassemblement national et dénonçant les violences policières.
Alors que le public était invité à quitter la place à l’issue des illuminations, plusieurs slogans militants se sont affichés sur les murs du Musée des Beaux-Arts, se superposant aux messages officiels. Parmi eux figuraient notamment « On dégage le RN », ainsi que divers slogans dénonçant les forces de l’ordre.
Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent également d’autres inscriptions, telles que « la violence policière est partout », « la police blesse et tue », « Sainte-Soline, ni oubli ni pardon » ou encore « non à l’État policier ». À ce stade, aucune organisation n’a revendiqué cette action, et les auteurs de la projection sont recherchés par les autorités.
La préfecture du Rhône a dénoncé un « insupportable message de haine ». De son côté, le syndicat policier Alliance a déploré sur les réseaux sociaux qu’« accuser la Police de « tuer » pendant que nous protégeons des milliers de personnes, c’est diffamer et attiser la haine contre ceux qui assurent votre sécurité ».
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Ces messages interviennent alors que les élections municipales doivent se tenir dans quelques semaines, le 15 mars prochain. Ce dimanche 7 décembre, un meeting organisé à Villeurbanne par le Rassemblement national doit justement dévoiler les têtes de liste du parti d’extrême droite pour chacune des circonscriptions de la métropole lyonnaise. Plusieurs syndicats et associations locales ont d’ores et déjà appelé à un « contre-rassemblement », destiné à « toutes celles et tous ceux qui s’opposent à l’idéologie du RN ».
Ces projections sauvages font également écho aux récentes révélations publiées début novembre par Mediapart et Libération concernant les manifestations de Sainte-Soline. Les deux médias ont diffusé des images captées par les caméras-piétons de gendarmes déployés sur place, montrant l’ampleur des violences survenues lors de la dispersion des manifestants, notamment à travers des tirs dangereux.
Le maire de la ville dénonce des « propos violents »
Le maire (EELV) de Lyon Grégory Doucet a pour sa part pointé des « propos violents envers les forces de police qui participent à la sécurité des Lyonnais et des visiteurs pour la Fête des Lumières ». Il a par ailleurs adressé sa « pleine solidarité » aux policiers municipaux et nationaux en déclarant : « n’oublions pas que ce sont ces mêmes agents qui veillent à notre sécurité pendant ces quatre jours et tout le reste de l’année. »
« Plus de 500 policiers nationaux ainsi que des militaires de la gendarmerie » étaient mobilisés ce samedi soir pour sécuriser la Fête des Lumière, a de son côté rappelé la préfète du Rhône, Fabienne Buccio. Elle a assuré « son indéfectible soutien » aux forces de l’ordre.
La Fête des Lumières qui se déroule chaque année à Lyon découle d’une tradition catholique, visant à remercier la Vierge Marie, protectrice de la cité, chaque 8 décembre en déposant un lumignon à sa fenêtre. Depuis une quarantaine d’années, elle donne lieu à des créations artistiques lumineuses, qui attirent près de deux millions de spectateurs. L’évènement avait débuté ce jeudi, et doit se poursuivre jusqu’à lundi soir.